Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 29 juin 2009

Saison d'été

Plage de la Côte d'Azur (photo R. Cherel)
Ces derniers jours, nous voilà vraiment entrés dans la chaleur de l’été qui, sur le calendrier, s’est ouvert il y a une semaine, avec la nuit la plus courte de l’année, rappelée par les feux de la Saint Jean. Même si, à partir de cette date, les jours commencent imperceptiblement à raccourcir, la saison d’été est celle des jours longs, aux soirées tièdes propices aux rencontres et aux discussions. L’été, c’est bien sûr la saison du « beau temps », de la chaleur et du soleil qui nous distribue le plein d’énergie. La végétation est en pleine croissance, les feuilles bien vertes utilisent à plein l’énergie du soleil, les fruits commencent à se former et à grossir, les céréales blondissent dans les champs. Les animaux sont très actifs et s’alimentent en abondance ; les oiseaux chantent dans les ramures. Leurs petits sont sortis du nid et leurs parents leur apprennent à voler.

Dans les cycles de notre vie, la saison d’été correspond à une période de succès et de stabilité. Les éléments et forces de changement s’assemblent en ce qui paraît être un chapitre de vie linéaire et permanent. Saison très orientée vers l’extérieur, l’été est celle de l’ouverture, pendant laquelle nous pouvons faire de nouvelles rencontres dans notre vie personnelle ou bien ouvrir de nouveaux partenariats professionnels. Curieusement, dans notre société, c’est le moment où l’on choisit de prendre ses vacances, alors que pour nos rythmes biologiques, c’est le moment de la plus grande productivité car nous sommes pleins d’énergie. L’été est un temps fort pour la production, la création d’associations ou de partenariat. Cette phase de notre vie peut être caractérisée par des mots comme : énergie, conquête, apprentissage, découverte, désir, ascension ; des verbes comme bâtir, construire, avancer, développer, déployer.

En matière d’émotions, l’été, c’est chaud, c’est ardent, c’est grand. L’été est associé à la chaleur dans les relations, à la passion, à la joie, à la célébration de la générosité de la vie, mais aussi à la compassion. Nous pouvons ressentir de la plénitude ou de la confiance, du courage, de l’énergie, l’envie de relever des défis, de l’esprit de compétition. Et puis également, si l’on en fait trop, il peut nous arriver de ressentir de la fatigue, de la difficulté à faire face, l’impression d’être débordé. L’été peut également pour nous être un moment de transformation, car le feu de l’été dessèche, transforme et purifie : ce qui n’est pas essentiel, ce qui ne va pas à l’appui de notre objectif ou de notre maturation personnelle est supprimé.

Que nous soyons en vacances ou au travail, en activité, au chômage ou à la retraite, vivons donc pleinement cette saison d’été avec tout ce qu’elle a à nous offrir !


Renaud CHEREL  




Voir aussi dans ce blog :
    Eté
    La chaleur du soleil


lundi 22 juin 2009

Parasitage mental

Les idées parasites nous consomment
notre énergie mentale
Gilbert aime bien que tout soit en ordre ; rien ne l’énerve plus que de voir, le matin en faisant sa toilette, le tube de dentifrice non fermé laissé par Carole sur le lavabo. Et le voilà parti à ronchonner : « Tu ne pourrais pas le fermer, ton dentifrice, ça ne te coûte rien, quand même ! » Carole lui rétorque du tac au tac : « Occupes-toi donc de tes chaussettes sales ! » Et ce manège bien rôdé revient très souvent. Bonjour l’ambiance pour démarrer la journée...

A la boulangerie où elle travaille, Carole est constamment agacée par la porte qui grince en s’ouvrant ; cent fois par jour ce bruit la dérange, elle finit par n’entendre que cela, elle en a vraiment marre.

Comme Gilbert et Carole, beaucoup d’entre nous avons de petites choses, de petits riens qui nous agacent et finalement nous pompent beaucoup d’énergie : nous nous focalisons sur ce détail au point que parfois il nous envahit complètement. Nous appellerons cela des parasitages mentaux. La bonne nouvelle, c’est que le plus souvent, on peut se débarrasser assez facilement de ces parasitages !

Comment s’y prendre ? Voici une façon de faire, avec une feuille de papier et de quoi écrire :

- d’abord, identifier et décrire ce qui me parasite ;
- puis trouver les raison du parasitage ;
- ensuite, le bénéfice que le parasitage me procure ? Quel avantage ai-je à continuer cela ? Dans toute intervention, les possibilités de non changement doivent être évaluées au même titre que les possibilités de changement. Autrement dit, je vais faire en sorte – souvent inconsciemment – de mettre en échec ma propre demande. Cette tentative de mise en échec n'est pas intentionnelle, elle est inhérente au fait que même lorsqu'il est souhaité et provoqué, le changement est un processus que chaque être humain répugne habituellement à affronter, même et peut-être surtout s'il le souhaite ou en a l'initiative.
- Qu'est-ce que ce parasitage me coûte ? Coût évident, direct ; coût indirect, caché.
- Qu’est-ce que je pourrai faire pour le supprimer ? Quel bénéfice cela me rapportera-t-il ?

À partir de là, je fais un choix : dois-je garder ou enlever ? Si les avantages du parasitage sont jugés plus grands que ses coûts, je peux le conserver. Le but étant de décider en toute connaissance de cause : je choisis au lieu de subir.

Une fois la décision prise, je prévois un calendrier des actions, ainsi qu’un contrôle du résultat quelque temps plus tard.
Je commence par les situations les plus faciles à résoudre, car le succès appelle le succès.

Gilbert a reconnu que ses remarques à Carole sur le tube de dentifrice généraient bien plus de problèmes relationnels que de soulagement personnel. Il a décidé d’arrêter d’en parler ; comme par hasard, d’ailleurs, le dentifrice traîne moins souvent sur le lavabo... Quant à Carole, elle a osé parler de la porte qui grince à sa patronne, qui a fait mettre une goutte d’huile dans la charnière : ça ne grince plus !

Bien sûr, tous les parasites ne sont pas aussi faciles à éliminer. Mais qu’est-ce que cela vous coûte d’essayer ?


Renaud CHEREL  



Voir aussi dans ce blog : 
    Essentiel et accessoire

dimanche 14 juin 2009

Congruence

Depuis toujours, les plus anciens ou plus expérimentés d’entre nous donnent des conseils d’éducation aux jeunes parents. Je ne sais pas s’il existe « une bonne » façon d’éduquer les enfants. Mais il est essentiel, me semble-t-il, de garder une certaine logique. Pour illustrer cela, prenons l’exemple de Bernard et Céline, parents de trois enfants de 6 à 11 ans (c’est une histoire vraie).

Céline est partie en déplacement pour 15 jours, laissant la gestion de la maisonnée à Bernard. Celui-ci est partisan d’une certaine sévérité car à son avis l’enfant « se pose en s’opposant », il a besoin d’un ensemble de règles bien définies sur lesquelles s’appuyer. Mais pour Bernard, il est nécessaire aussi que cet ensemble soit cohérent. Sans aucune règle, il pense que plus tard le jeune aura du mal à s’adapter à la société, où il est nécessaire de s’adapter à un certain nombre de contraintes si l’on ne veut pas se marginaliser.

Cependant, avec trop de règles, on tue la curiosité, l’esprit d’initiative de l’enfant et donc ses possibilités d’épanouissement futur. Et, par expérience Bernard sait que l’enfant accepte assez facilement un ensemble de règles si elles correspondent à une certaine équité.

Pendant l’absence de Céline, Bernard a demandé, aux trois enfants d’assumer un certain nombre de services à la maison. En particulier, ils sont tenus de faire leur lit le matin. Si le lit n’est pas fait le soir quand il rentre du travail, le responsable écope d’une amende de 0.20 Euros à payer sur son argent de poche ; la somme, faible, est importante proportionnellement aux économies des enfants et elle compte beaucoup psychologiquement. Les enfants, en tout cas, se plient sans problème à cette règle.

Ce jour-là, pressé par une urgence au travail, Bernard n’a pas fait son lit. Les enfants s’en sont rendus compte à midi ; et le soir, quand il est rentré du travail, la première chose qu’ils lui ont dite, c’est : « Papa, tu n’as pas fait ton lit, tu dois payer une amende ! » Il a bien fallu qu’il s’exécute. Il a donc sorti vingt centimes de ma poche et leur a demandé de les verser dans une cagnotte commune, ce qu’ils ont fait.

On peut discuter des méthodes d’éducation de Bernard. Mais on ne peut pas lui reprocher d’être incohérent dans son comportement vis-à-vis des enfants. De même que le législateur qui édicte des lois n’est pas en dehors de la loi, la logique voulait que Bernard ne soit pas exclu de la règle édictée par lui-même, concernant les lits faits avant le soir. En coaching, pour désigner cette cohérence, cette adéquation entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, on parle de congruence, un terme emprunté aux mathématiques. Etre congruent, c’est une excellente façon à la fois de bien vivre et d’être pédagogue !
Triangles congruents

Renaud CHEREL  



Voir aussi dans ce blog :

    Education des enfants
    Mensonge ou vérité ?
    Autorité ou autoritarisme
    Comment gérer mes contradictions
    Fidélité et engagement

lundi 8 juin 2009

La crise et nos habitudes

La crise financière et économique que nous traversons apporte son lot de difficultés, avec la diminution des activités économiques, entraînant licenciements et chômage. Mais, comme toutes celles qui l’ont précédée, elle induit des changements dans nos comportements et dans nos habitudes. Parmi ceux-ci, quelques-uns ont attiré mon attention :

- D’abord, l’incertitude ambiante pousse à une certaine retenue. Alors que les pouvoirs publics auraient tendance à inciter les citoyens à consommer pour relancer la croissance, il semble que même ceux qui en auraient les moyens freinent leurs dépenses. Chacun est amené à reconsidérer la façon dont il dépense et à réexaminer ses priorités : « Est-ce important ? Secondaire ? »
Depuis le début de la crise, Robert s’est transformé en consommateur rebelle. « Je ne veux plus me laisser avoir par des achats compulsifs », a-t-il décrété. Lui qui est amateur de vêtements de marque ne s’est pas précipité pour acheter des fringues. Au contraire, il a fait du tri pour donner ce dont il ne se servait plus. La bibliothèque n’a pas échappé à ce vaste ménage. Les livres, lus mais qui ne seront jamais relus, ont été vendus à un bouquiniste. Et avec ce petit pécule, Robert s’est offert des livres neufs.

- Un retour à certaines valeurs. Par exemple, dans le domaine alimentaire, les consommateurs sont de plus en plus attentifs au prix des produits. Mais, paradoxalement, selon les instituts spécialisés, ces comportements s’accompagnent d’une désaffection pour les marques «premiers prix». Les Français semblent plébisciter les produits bruts, les recettes simples et économiques, les aliments à faire soi même (yaourts, pain…).
Pour l’alimentation, Margot réfléchit à deux fois. « Pour les fruits et légumes, je me tourne vers les fruits de saison et les promotions. » Ce qui ne l’empêche pas parfois de craquer, et de sortir avec une amie pour un brunch au foie gras dans un bon bistrot. « Je fais attention au superflu, afin de pouvoir maintenir une vie agréable », résume-t-elle.

- La mise en place de stratégies alternatives. Par exemple, la gestion des vacances. Le nombre de français qui partent diminue. Parmi ceux qui bougent, certains privilégieront la France plutôt que l’Etranger ; d’autres ont l’intention de découvrir des régions françaises qu’ils connaissent peu, ou de redécouvrir leur propre région. « J’estime que la crise va m’inciter à me recentrer sur ma famille et mes amis : cet été, je me recentre », déclare Tarik.

- Enfin, la crise constitue pour certains un déclic pour s’interroger sur leurs choix professionnels : « Est-ce que je suis dans la bonne voie ? Qu’est-ce que j’aimerais privilégier dans mon boulot ? »

Au total, la crise n’a pas que des mauvais côtés : les gens font l’apprentissage d’une consommation plus raisonnée et s’aperçoivent que cela ne les rend pas moins heureux. Ils sont plus perméables aux discours sur le développement durable. Ils veulent aussi agir face à la crise et la situation de la planète, en s’échangeant des bons plans et en s’occupant peut-être davantage de leur entourage.

Et vous, comment vous situez-vous face à la crise ?


Renaud CHEREL  




Voir aussi dans ce blog :
    Habitudes
    Changer d'habitude
    Bonnes ou mauvaises habitudes?
    Frugalité
    Croissance, décroissance et société

lundi 1 juin 2009

Mieux vivre son déménagement

Votre déménagement est-il une source de stress ?
Nous sommes dans un monde qui change ; nos parents ou grands-parents menaient, pour beaucoup d’entre eux, une existence plus stable que la nôtre, ne serait-ce que géographiquement. En dehors de considérations purement privées, les raisons professionnelles de déménager sont de plus en plus fréquentes. Fusions ou acquisitions de sociétés, fermeture avec licenciements ou développement de la firme où l’on travaille, sa croissance à l’international ou exigences d’un plan de carrière, tout concourt à déménager plus souvent qu’autrefois.

Or, déménager, c’est subir un changement qui nécessite une dépense d'énergie très importante. Même lorsqu’il n’est pas imposé par des nécessités extérieures, un déménagement génère plusieurs sortes de stress du fait de tout ce qu’il implique :
- C’est par exemple le fait de rechercher le nouveau logement, avec tous les choix que cela peut entraîner pour obtenir le meilleur compromis entre les différents critères que l’on s’était fixés ;
- Puis de trier les affaires et objets que l’on choisit de garder ou d’abandonner, que ce soit en les jetant, en les vendant, en les donnant, en les confiant à un garde-meubles... Souvent ces objets ont une valeur affective et leur tri est difficile. Il s'agit de couper des liens qui nous reliaient au passé.
- Ensuite de ranger ce que l’on emporte et faire les paquets, selon que l’on passe ou non par des services de déménagement plus ou moins complets (et chers).
- Sans compter les "au revoir" aux proches, aux amis, aux collègues, tout un univers que l'on quitte, sans exactement savoir ce que l'on va trouver dans son futur environnement...

Nicole prépare son déménagement. Elle a des sautes d'humeur, et par moments se trouve distraite et incapable de se concentrer ; elle a le sentiment d'être dépassé par les événements. Victor, son mari, éprouve de l’irritation, de l’impatience et dort mal la nuit. Ce sont des sentiments naturels, ils ne sont pas les seuls à les éprouver. Ce stress peut être ressenti comme positif s’il s’intègre dans un projet voulu et construit ; ou au contraire être éreintant et démoralisant. Mais dans les deux cas, il y a le deuil à faire de ce que l’on quitte, de ce qui ne sera plus.

Quelques pistes pour mieux vivre son déménagement, inspirées de mon expérience personnelle (j'ai connu 26 déménagements dans ma vie...) :

Contrôler la situation :
En possédant les informations appropriées et en se préparant suffisamment, Nicole et Victor sont alors à même de reprendre le contrôle de la situation et de faire face aux différentes tâches à accomplir pour mener à bien leur déménagement.

Partager ses sentiments :
Si l'on est capable d'analyser ses sentiments, on est alors davantage à même de faire face et d’aider sa famille : une communication efficace est l'un des meilleurs moyens de combattre le stress. Nicole se sent mieux après avoir discuté du déménagement avec sa famille et abordé avec Victor la liste des différentes tâches à exécuter. Le fait de discuter des divers problèmes lui a permis d'alléger la pression et de mettre les choses en perspective.

Gérer la peur de l'inconnu :
L'angoisse du départ peut aussi provenir d'une peur incontrôlable de l'inconnu, notamment pour un déménagement vers l’étranger. Victor et Nicole ont lu des documents et discuté avec d'autres personnes ayant déjà vécu dans leur pays de destination, afin d'obtenir suffisamment d'informations. L’inconnu leur semble déjà plus familier, moins intimidant.

Remercier cette tranche de vie que nous quittons :
Déménager, c'est fermer une porte sur une tranche de vie, riche d'émotions et d'expériences diverses - positives ou négatives. Quand nous le pouvons, le fait de s'asseoir pour faire un petit bilan de la période que nous avons vécu là nous permettra de fermer cette porte avec plus de sérénité. Et, quelle que soit la teneur de ce que nous avons vécu, nous pouvons en remercier la vie. Bien plus tard, peut-être nous arrivera-t-il d'évoquer avec nostalgie ou avec tendresse des événements ou un environnement que nous avons trouvés désagréables sur le moment : tel voisin râleur, l'odeur du quartier, le bruit de la rue...

Se tourner résolument vers l'avenir :
Le passé est passé, nous ne pouvons plus le refaire. Vivons pleinement ce que nous avons à vivre. Le déménagement est une magnifique occasion de nous tourner résolument vers l'avenir, où tant de possibilités nous sont offertes !


Renaud CHEREL  




Voir aussi dans ce blog :
    Permanence et changement
    Changement et blocages

Liens externes :
    Déménager : un stress salutaire