Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 7 février 2017

Savoir encourager

Cerise a beaucoup de mal à aider sa fille à faire ses devoirs et s’énerve rapidement : « Tu n’est pas capable de faire cet exercice ? Mais c’est super facile, pourtant ! Vraiment pas douée… Qu’est-ce qu’on va faire de toi, ma pauvre fille ? »

Georges, chef d’équipe dans une société de transport, ne cesse de houspiller son personnel : « Mais qu’est-ce qu’on ma fichu comme bande de manches, là ? Vous n’avez jamais appris à travailler ? C’est pas du boulot, ça, c’est ni fait ni à faire ! Refaites-le moi, et plus vite que ça ! »

Alix travaille bénévolement dans une association, mais ne peut pas s’empêcher de critiquer constamment les décisions qui sont prises : « Ils n’auraient pas dû faire ça, c’est complètement idiot ! Tous des incapables dans cette asso, comment veux-tu que ça fonctionne correctement ? »

Nous autres Français sommes les champions du cynisme : possédant souvent un sens critique aiguisé, dans toute situation notre premier réflexe est de pointer ce qui ne va pas. Pourtant, l’expérience montre que la critique est rarement la façon la plus efficace de faire progresser l’autre ou la situation en général. D’autant plus que la critique des faits, parfaitement justifiée, vire très facilement au jugement des personnes, ce qui provoque rapidement des dégâts et des souffrances inutiles. On peut arguer que la critique est stimulante : c’est vrai, à condition d’être employée avec finesse et discernement ; mais dans la plupart des cas, les encouragements donnent de bien meilleurs résultats. Ils sont efficaces vis-à-vis des adultes en situation d’apprentissage ou d’adaptation à une nouvelle situation, et plus encore quand on s’adresse à des enfants.


Encore faut-il savoir bien encourager. Encourager, c’est inspirer du courage, de l’assurance face à une situation nouvelle, inconnue ou difficile. Autrement dit, c’est inspirer la volonté de surmonter l’obstacle qui se présente, en y mettant l’énergie nécessaire. L’encouragement n’est pas un compliment, parole aimable qui met en valeur l’aspect, les qualités, les mérites de quelqu’un et lui fait plaisir.

Dans une étude sur des enfants, le Professeur Carol Dweck a montré qu’il existait deux façons d’encourager l’enfant, l’une positive (l’encouragement) et l’autre néfaste (le compliment). Dans le premier cas, l’encouragement porte sur ce qui dépend de la volonté du sujet et qui peut progresser : son travail, son attention, sa persévérance… Dans le second cas, le compliment porte sur des caractéristiques indépendantes de ses comportements : sa beauté, son intelligence... L’étude montre que la répétition de compliment donne des résultats inverses à l’effet recherché : l’enfant fera moins d’efforts et sera tenté de mentir pour se maintenir au niveau suggéré par le compliment.


Le second point sur lequel porter son attention, c’est de proportionner les encouragements à l’effort fourni et non à la performance : les individus n’ont pas tous les mêmes capacités ni la même expérience. On pourra demander bien davantage à la personne aguerrie qu’au novice. Cela peut paraître évident, mais demande un minimum de connaissance de la personne que l’on encourage.

Qu’en pensez-vous ?

 

Renaud CHEREL

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