Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 16 juillet 2012

Dedans, dehors


Dedans et dehors sont deux mots qui possèdent une formidable puissance d’évocation. Sans chercher à être exhaustif, voici quelques pistes.

Le mot « dedans » peut évoquer le lieu où j’habite, appartement ou maison, avec ses caractéristiques concrètes, un endroit protégé de l’extérieur par des murs ou des cloisons, confortable, où règne une certaine chaleur et où je me sens en sécurité. Il peut aussi évoquer l’idée de caverne, de grotte, de profondeur, avec d’autres caractéristiques : creux, sombre, humide. Cela peut évoquer la symbolique maternelle : le sein maternel, la matrice, le ventre, l’utérus et par extension la symbolique du sexe féminin. Ou bien, dans la sphère sociale, le cocon familial, les proches, le cercle des amis intimes. « Dedans » peut évoquer des actions : faire entrer, accueillir chez soi, écouter avec bienveillance, mais aussi consoler, envelopper, materner. Au contraire, rester en dedans peut parfois rappeler la notion de fermeture, le retrait, le repli sur soi, l’enfermement.
L’automobile est à mon sens un objet moderne qui concentre ces différents aspects, une sorte de « dedans » transportable avec tous ses fantasmes.

Le « dehors » est plutôt associé aux éléments naturels, au vent, au froid et aux dangers qui sont souvent perçus comme venant de l’extérieur : ennemis, prédateurs, accidents, événements imprévus. La recherche des causes admet souvent un agent extérieur. D’un autre côté, l’extérieur est aussi symbole d’ouverture, source de découverte, de nouveauté, de surprise, d’aventure et de liberté. Le dehors, c’est l’altérité, la différence, vers laquelle nous sommes attirés par la curiosité, l’envie de connaître ou de découvrir… « Dehors » renvoie davantage à la symbolique paternelle qui ouvre à la notion de tiers, l’autre, l’inconnu, l’étranger, le prochain, le différent mais aussi le rival, la compétition. 
« Dehors » évoque l’espace, ou même les grands espaces comme la mer, le désert, espace qui peut être infini. « Dehors » invite à des actions comme s’éloigner, voyager, parcourir, se perdre, vagabonder. Mais aussi ouvrir, sortir, permettre, libérer…

Le psychologue américain Frederic Hudson notait que, dans la société plus traditionnelle qui nous précédait, la plupart des gens se conformaient aux us et coutumes de leurs temps, et leurs codes de vie étaient souvent dictés par le dehors : l’appartenance à un groupe social, à une religion, leur niveau de richesse, leur sexe, etc. Leur vie était surtout influencée par des facteurs extérieurs. Aujourd'hui, ces influences existent toujours et on ne saurait les négliger ; mais, dit Hudson, les gens se définissent moins par ces éléments extérieurs et plus par le dedans ; l’individu est plus amené à se prendre en charge en posant des questions du type : « Qu’est-ce je vais faire dans ma vie ? » Dans la société moderne, il y a davantage de possibilités de choix, moins de repères externes, et chacun est poussé à se référer davantage à des repères internes, ce qui peut éventuellement générer plus d’anxiété. D’où le recours éventuel à des personnes telles que les psychothérapeutes ou les coachs, dont les services sont davantage sollicités aujourd'hui qu’hier.

Vais-je rester dans ma bulle ? (Photo R. Cherel)

Renaud CHEREL



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