Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 6 février 2012

Ouvrir des possibles


Se donner la possibilité de quelque chose, c'est comme ouvrir des portes. Une porte est une ouverture spécialement aménagée dans un mur, une clôture, etc., pour permettre le passage. Au sens figuré, tout dispositif permettant d’ouvrir sur d’autres aspects de l’objet de notre attention.

Dans notre société d’aujourd'hui, nous avons la possibilité d’ouvrir plus de portes que par le passé, même s’il existe encore de nombreuses zones d’exclusion et que demeurent des lieux réservés à une élite privilégiée. Certaines portes s’ouvrent difficilement : il est plus difficile à un fils d’ouvrier qu’à un fils d’avocat d’accéder à de hautes fonctions dans l’entreprise ou l’administration publique, et la difficulté s’accroît encore pour une fille. Mais la chose n’est pas impossible.

Il est une autre catégorie d’obstacles nous empêchant d’ouvrir les portes : les obstacles intérieurs. Malgré toutes les possibilités qui sont offertes, on peut avoir une certaine tendance à se fermer intérieurement des portes, et il arrive que cette tendance s’accentue au fur et à mesure que l’on avance dans la vie, sous l’effet des échecs subis. Nous avons souvent intégré les interdits de notre environnement social ou bien nous avons conservé ceux dont nous avons été imprégnés par notre éducation, sans les remettre en question.

Geoffroy : « Je n’ai pas vraiment bien réussi dans ma carrière. J’ai essayé d’être gentil avec les uns et avec les autres, trop gentil ; et finalement tout le monde m’est tombé dessus… Si tu n’écrases pas les autres, tu ne réussis rien dans la vie. Mais moi, c’est pas mon truc, et du coup c’est moi qui me fait marcher dessus. »

Albertine : « J’ai un poste de responsabilité, mais je suis mal à l’aise, parce que je ne suis pas capable de faire appliquer des règles à mes collaborateurs. En fait, derrière ma façade de professionnel rapide et efficace, j’ai peu de confiance en moi, il m’est difficile de m’affirmer. Il faudrait que j'arrive à mieux communiquer. »

Mickaël : « Je fais ce boulot depuis vingt ans et j’en ai marre ; mais je ne vois pas ce que je peux faire d’autre… Je suis coincé car je ne connais que ce métier et ce n’est pas à quarante-cinq ans que je peux apprendre quelque chose d’autre… »

Marie-Claire : « Dans la situation où je suis, je suis coincée et je ne peux plus rien faire. Je ne peux pas espérer un poste de responsabilité dans cette boîte : on m’a dit que je n’y arriverai pas, parce que j’avais besoin d’un cadre, besoin d’être entourée. »

Un des objets du coaching, c’est justement d’examiner, sous le regard bienveillant d’un tiers, le bien-fondé de cette fermeture : cette porte intérieure, l’ai-je fermée à bon escient ? Bien évidemment, il ne s’agit pas de mettre à bas tous les interdits, car on a besoin d’interdits à la fois pour se construire et pour vivre en harmonie les uns avec les autres : les interdits sont structurants. Il s’agit simplement de chercher à savoir si tel interdit, auquel j’obéis tacitement, est une bonne chose – pour moi, pour ceux qui m’entourent, pour la société, pour l’environnement… – ou pas.
Choisir quelle porte ouvrir... (dessin R. Cherel)

Renaud CHEREL


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Comment ouvrir des possibles?

Voir aussi dans ce blog :
    Dedans dehors
    Curiosité, défaut ou qualité ?
    La nostalgie n'est plus ce qu'elle était

Liens externes :
    Femmes et carrière : la course d'obstacles

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