Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 18 juin 2012

Vivre avec un râleur


Dans le cadre privé, il peut être difficile de vivre aux côtés d’une personne très négative ou rabat-joie. Là encore, comme sur le lieu de travail, on va retrouver différentes attitudes selon les personnalités, avec cependant une nuance importante : beaucoup se permettent en privé des attitudes qu’ils n’oseraient pas montrer en public. Paradoxalement, c’est auprès des leurs qu’ils vont consentir à exprimer leurs émotions les plus négatives. Au final, ils peuvent se montrer plus désagréables auprès de leurs proches (famille, amis intimes) qu’envers des collègues de travail ou des étrangers.

Parmi les rabat-joie, certains ont l’œil critique et ne voient que les détails qui clochent ; d’autres profèrent de sombres prédictions sur l’avenir ; d’autres encore ne cessent de ruminer les torts qu’on leur a fait subir. Évidemment, leur attitude retentit sur le climat général, et la vie à leurs côtés peut se transformer en une longue série d’épreuves car ils gâchent non seulement leur plaisir mais aussi celui des autres. Leur comportement risque de poser des problèmes dans la vie du couple ; mais il s’agit d’abord pour eux d’en prendre conscience.

Olmer le reconnaît : « Ma famille est ce que j’ai de plus précieux au monde, mais je ne peux pas m’en empêcher : c’est toujours à la maison que ma colère explose. Il en faut peu pour me contrarier : je vais tempêter contre un objet que je ne retrouve pas immédiatement, et le moindre petit embouteillage provoque une explosion, comme s’il se produisait exprès pour me mettre en retard… Une fois contrarié, il m’arrive de m’enfermer dans un état bougon pendant des heures à ressasser mes griefs. »

Pour Léna, avec qui il vit, c’est parfois extrêmement pénible ; pourtant elle ne peut pas lui demander de changer d’un coup de baguette magique, même si pour elle la tentation est grande de lui reprocher vivement son comportement. Il est préférable, face à un tel problème, d’avoir une discussion de couple. Il s’agit d’abord d’écouter l’autre, de comprendre pourquoi ce type de comportement est important dans son histoire. Léna expliquera pourquoi elle a tant de mal avec ce côté de la personnalité d’Olmer : elle-même a souffert d’un père affreusement pénible. Alors Olmer comprendra à quel point son propre comportement est difficile à supporter pour elle et sera d’autant plus enclin à en tenir compte. Peut-être pourra-t-il dire à Léna ce qu’il a vécu lui-même à l’origine de sa frustration, ou bien sera-t-il incapable de savoir d’où cela vient : à chacun d’accepter l’idée que l’autre puisse être différent.

Ensuite, Lena peut lui dire sa vision du monde : non pas qu’il a tort, mais qu’elle voit les choses autrement et qu’à son avis la vie est plutôt belle. Olmer, de son côté trouvera sans doute la vision de Léna trop optimiste et naïve. Mais dans cet échange il ne s’agit pas de juger si l’un a raison et l’autre a tort mais de partager : car au fond, le monde n’est ni rose ni noir, il est multicolore… Et chacun pourra peu à peu redécouvrir les belles qualités de l’autre qui l’ont tant séduit dans les débuts de leur relation.

Renaud CHEREL



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