Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

jeudi 13 octobre 2011

Défauts et qualités

Peut-on considérer nos défauts sans nos qualités ? Les uns et les autres ne sont-ils pas liés comme les deux faces d’une même pièce de monnaie ? J’aime à dire que beaucoup de nos défauts sont l’exagération de nos qualités.
Selon le Petit Robert, une qualité, c’est d’abord un élément de la nature d’un être, permettant de le caractériser. Et un défaut, c’est avant tout l’absence de ce qui serait nécessaire ou désirable ; un manque, une pénurie de quelque chose.
Pourtant, quand on considère la liste des défauts que l’on attribue généralement à une personne, ce sont souvent des excès plutôt que des manques qui sont montrés du doigt. Prenons quelques exemples.
Madeleine est timide, elle a les plus grandes difficultés à s’exprimer en public ; elle ressent cela comme un énorme défaut. En même temps, en petit comité, en situation de dialogue, elle est sensible et réceptive et d’ailleurs on vient facilement se confier à elle ; très attentive dans son travail, elle a la confiance de sa responsable ; par sa position en retrait, elle est plus à l’écoute et montre davantage de recul et d’objectivité pour traiter certains dossiers. Madeleine possède d’indéniables qualités ; son problème réside dans l’excès de sa timidité.
Pierre-Yves est économe, et cette qualité lui permet de gérer son budget sans problème ; malgré leurs revenus modestes, avec sa femme, ils ont pu acheter une petite maison sans se surendetter. Mais il en vient parfois à exagérer, à pinailler pour des détails et son sens de l’économie bascule dans l’avarice : ses amis le traitent de pingre, de radin. Son sens de l’économie, devenu compulsion, est ressenti comme un défaut : à lui de trouver le délicat équilibre entre les deux.
Nathalie est très curieuse, elle s’intéresse à tout ; cela lui a beaucoup été reproché dans son enfance : ses parents ne manquaient pas de lui rappeler que « la curiosité est un vilain défaut ». Pourtant, c’est cette curiosité qui lui a permis d’avancer, de faire d’excellentes études scientifiques et d’obtenir un diplôme d’ingénieur ; elle exerce actuellement une profession intéressante liée à la veille technologique. Parfois cependant elle agace ses amies par ses questions qui sont ressenties comme indiscrètes : à Nathalie de discerner la frontière ténue entre les deux…
Statue de Corot
(Photo R Cherel)
Nous pourrions continuer la liste, et constater que, bien souvent, un défaut est l’expression d’un excès, et que, selon les situations, le curseur doit être positionné différemment, avec discernement.
Une autre image : nous possédons tous des ombres et des lumières. Mais sans les ombres, comment peut-on distinguer le relief ? Voici une statue de Corot et de sa muse. Si elle est trop dans la lumière, nous ne distinguons aucun détail et n’a pas beaucoup d’intérêt. Avec les ombres, par contre, voici qu’apparaissent les reliefs et les charmes de cette composition.

Mes ombres ne sont pas des handicaps mais plutôt des atouts, des forces potentielles me permettant d’évoluer, d’aller de l'avant. Mes qualités et mes défauts sont un tout : qu’est-ce que je décide d’en faire ?

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Les talents
    Lespoints faibles
    Curiosité : défaut ou qualité ?

Liens externes :
    Mes défauts sont mes qualités

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