Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mercredi 1 mars 2017

Obéissance, désobéissance

Ninon discute avec des amis :        
   
-« Je suis exaspérée par le comportement de mon mari : il passe outre bien des règles de circulation. Par exemple, il adore emprunter les couloirs de bus pour passer devant tout le monde. Ça m’énerve, il y a des règles et c’est l’intérêt de tous que de les respecter !

- Je suis d’accord avec toi pour le code de la route, lui répond Sandy ; mais moi qui ai créé mon entreprise, je trouve qu’on est complètement écrasés sous des tonnes de règlements et de lois inutiles. Obéir aux lois, oui, à condition qu’elles soient légitimes. 
      
- Ce qui est important pour moi, c’est la liberté, intervient Kilian. Je revendique le droit de désobéissance civile, qui fait partie de la démocratie, et c’est à mon avis le seul rempart contre les risques de dérive tyrannique. »

Obéir, c’est se soumettre à la volonté de quelqu'un, à un règlement, exécuter un ordre.


Chez les enfants, il me semble que la désobéissance soit davantage le fait des garçons que des filles, lesquelles se plient plus facilement aux règles et consignes édictées. Cela explique probablement en partie leur meilleure réussite à l’école, car elles se conforment plus volontiers à ce que l’on attend d’elles. Bien évidemment cela n’est qu’une tendance générale, chaque individu ayant sa personnalité propre : on trouve aussi beaucoup de filles rebelles et de garçons obéissants. D’ailleurs, les différences observées ne sont pas le résultat exclusif de la biologie, et la présence d’un taux de testostérone plus élevé chez les garçons n’explique pas tout : la plupart des spécialistes s’accordent à dire que l’influence de l’environnement est primordiale. L’environnement est entendu ici au sens large, comprenant le milieu social et culturel où vit l’enfant, son cercle de copains et de relations, la façon dont les parents l’élèvent, la culture familiale héritée des générations précédentes, sans oublier l’influence des éducateurs et celle du monde virtuel qui prend une importance croissante.

Par contre, une fois adulte et notamment dans la vie professionnelle, il est possible que les comportements plus policés des femmes constituent un des freins à leur évolution de carrière, dans un monde où les valeurs de compétition voire d’agressivité demeurent fortes, même si les choses sont en train de changer.

Il faut reconnaître que la notion d’obéissance est complexe, voire ambiguë, car elle s’oppose dans une certaine mesure à celle de liberté. D’un côté, les parents vont demander à leurs enfants d’obéir, et de l’autre les encourager à une prise d’autonomie qui peut passer par la désobéissance. Cela se comprend : une dose d’obéissance est nécessaire à la vie en société – sans respect du code de la route, la circulation devient bien plus dangereuse – mais jusqu’à un certain point. Au-delà d’une certaine limite, l’obéissance aveugle à une autorité ou à un règlement conduit à des catastrophes : l’Histoire ne manque pas d’exemples illustrant cela.

« Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance il assure l’ordre ; par la résistance il assure la liberté. » (Alain, philosophe)

Qu’en pensez-vous ?

 

Renaud CHEREL

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