Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 27 décembre 2016

Meilleurs vœux 2017!

Meilleurs vœux pour l'année 2017 ! Je vous propose d'élargir notre perspective...




Renaud CHEREL


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mardi 20 décembre 2016

Le blues de Noël

-« Ah, Noël, c’est merveilleux ! s’écrie Magali. Toutes ces lumières, la joie des enfants devant les vitrines et leur impatience en attendant les cadeaux, c’est formidable, ça me rappelle mon enfance. J’adore me promener au marché de Noël, rencontrer des gens, partager ma joie en achetant des choses à offrir à ceux que j’aime…       
  
- Noël, c’est d’abord une fête chrétienne, précise Jean-Baptiste : on fête la naissance de l’enfant Jésus – même si ce n’est pas sa vraie date d’anniversaire – celui qui est venu pour nous sauver de notre médiocrité. Alors notre joie, elle ne vient pas des cadeaux, mais de cette bonne nouvelle !  
  
- Moi qui ne suis pas croyant, je déteste cette période de fin d’année ! rétorque Norbert. Quelle hypocrisie ! Tous ces gens qui se font des cadeaux et de grandes courbettes par devant et qui se plantent des couteaux dans le dos, ça me sort par les yeux ! Le monde est cruel et ce ne sont pas les illuminations de Noël qui me feront changer d’avis.

- J’aimais bien les fêtes de Noël et de fin d’année quand j’étais plus jeune, glisse Pernelle ; mais maintenant, je suis toute seule : mon mari est parti dans les bras d’une autre, mes enfants sont loin et n’ont pas le temps de venir me voir. Personne ne fait attention à moi ; alors, quand je vois tous ces gens qui s’amusent, ça me fait un gros pincement de cœur et je me sens triste. »

Le rituel dans fêtes de fin d’année, ressenti comme obligatoire, et son caractère familial, peuvent provoquer la mélancolie, ou raviver des blessures (séparations, deuils, mésententes…) chez certains d’entre nous : c’est le « blues de Noël ». D’après les sondages, Noël ne présente un caractère religieux que pour 15% des Français. La face la plus visible de ces fêtes est la consommation à outrance de produits de toutes sortes, et ce consumérisme souvent effréné, aussi bien que la nécessité éprouvée de maintenir les apparences, ne répondent pas à la demande plus spirituelle que peuvent éprouver les uns ou les autres.

Existe-t-il des moyens de réagir contre ce blues ? Le premier qui me vient à l’esprit, c’est de se tourner vers les autres : si je me retrouve seul(e), je pourrais, pourquoi pas, inviter telle personne de mon entourage dont je sais qu’elle est seule ? Ou bien je pourrais donner du temps pour une action collective en faveur de plus malheureux que moi : il y a certainement pas loin de chez moi une association à laquelle je pourrais participer : Resto du Cœur, Repas de Noël des isolés, association caritative…

Si l’ambiance familiale m’est difficile à supporter, si les mêmes vieilles rancœurs remontent toujours à cette période, pourquoi ne pas me tourner vers des amis et partager un bon moment avec eux ? Profiter de cet espace de temps pour m’offrir un moment de vraie détente, seul, à deux ou à plusieurs, dans un autre cadre ?

Quelle que soit votre situation, je vous souhaite un excellent Noël !

 

Renaud CHEREL

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mardi 13 décembre 2016

Vive l'écriture!

Vous l’aurez deviné, cher lecteur, j’aime écrire, j’aime utiliser ce merveilleux outil qu’est l’écriture.

Si le langage est une faculté innée – un enfant a besoin d’apprendre sa langue, mais il possède dès la naissance les outils de structuration du langage – l’écriture ne l’est pas. Même si le fait d’écrire peut nous paraître aller de soi, on peut affirmer que l’écriture est une technique parmi d’autres, qui a d’ailleurs été inventée par les humains très tardivement, bien après la maîtrise du feu ou la taille des outils de silex. L’écriture, et la lecture, sa contrepartie, sont d’invention très récente : que représentent cinq mille ans au regard des centaines de milliers d’années de notre préhistoire ? Rappelons que l’Histoire ne commence, par définition, qu’après l’apparition de l’écriture, une invention prodigieuse.

Tablette d'argile avec écriture cunéiforme (Babylone)

Je l’ai toujours pensé, mais j’en suis aujourd'hui encore plus convaincu depuis que je travaille sur ma généalogie familiale. Grâce à l’écriture, pas celle de mes ancêtres qui souvent étaient illettrés, mais celle du maire ou du curé de leur village, ou encore celle du notaire familial, j’ai aujourd'hui accès à des milliers d’informations concernant les grands événements de leur vie, leur cercle de relations, leur métier ou leurs occupations.

Bien sûr, d’autres moyens peuvent nous renseigner sur les activités de nos prédécesseurs : les peintures de Lascaux ou autres sont des témoignages extraordinaires. Mais elle ne nous disent pas ce que pensaient et ressentaient nos lointains ancêtres. Au contraire, en lisant le Journal d’Anne Franck, je peux partager les émotions de cette jeune fille ; en déchiffrant de Catilina, écrit en 63 de notre ère, je peux savourer l’argumentation de ce grand orateur qu’était Cicéron ; en lisant Moby Dick de Melville, je découvre la vie des pêcheurs de baleine du XIXe siècle. 

L’écriture a permis et accompagné les fulgurants progrès de l’humanité. Grâce à l’écriture, nous avons des informations très détaillées sur l’Histoire humaine depuis quelques millénaires. Mais surtout, grâce à l’écriture, qui a permis de transmettre à distance et dans le temps les savoirs d’un individu ou d’un groupe limité, l’humanité a pu progresser de façon fantastique dans la plupart des domaines, de la technique à la philosophie et du commerce à la littérature. Sans parler des religions : sans la Bible, le Coran ou la Bhagavad Gita, que seraient le judaïsme, le christianisme, l’islam ou l’hindouisme ?

Pourtant, comme beaucoup d’autres techniques, l’écriture fut critiquée en ses débuts : il y a environ 2400 ans, Socrate considérait l’écriture comme mauvaise en soi. Ses critiques nous sont d’ailleurs parvenues par le moyen de l’écriture, puisque son opinion nous a été transmise par Platon dans le Phèdre et dans la lettre VII contre l’écriture. Socrate pensait que l’écriture détériorait la mémoire des gens, qui comptaient sur une ressource externe plutôt que sur leurs ressources personnelles : en somme, la pratique de l’écriture affaiblissait l’esprit. Il est amusant de constater que le même genre d’arguments a été repris contre l’imprimerie et, plus récemment, contre l’ordinateur et Internet.

Ne craignons donc pas les nouveaux moyens de communication, et vive l’écriture !

 

Renaud CHEREL

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mardi 6 décembre 2016

Vivre ensemble


Dans notre société de plus en plus mélangée, le vivre-ensemble n’est pas toujours facile. Pour illustrer ce propos, voici une scène vécue personnellement à Paris.

Je prends le métro à Nation, station de départ de la ligne 6. Les wagons sont presque vides ; je monte au hasard et m’installe côté couloir à un endroit où se trouvent quatre places en vis-à-vis, tandis qu’une dame d’une trentaine d’années, assez forte, à la peau noire, s’assied à la place en diagonale en face de moi, côté fenêtre. Juste avant le départ du train, une troisième personne arrive : c’est une dame d’une soixantaine d’années, plutôt petite, le visage un peu émacié, très maquillée, vêtue assez élégamment d’une jupe et d’une petite veste rouge vif. Elle fait mine de s’installer à côté de moi, côté fenêtre, aussi je me lève pour la laisser passer. Tout d’un coup, son visage s’empourpre et elle explose, s’adressant violemment à la jeune femme noire : 
    
-« Vous pouvez pas vous asseoir correctement, non ? Vous voyez pas que vous prenez toute la place ? reculez vos genoux, que je puisse m’asseoir ! 
      
La jeune femme interpellée réagit aussitôt : - Et puis quoi encore ? Vous voulez peut-être que je me les coupe, mes jambes ?       

Voyant que les choses risquent de s’envenimer, je m’assieds à côté de la jeune femme noire et je désigne ma place à la dame en rouge : 
     
- Peut-être ainsi aurez-vous assez de place pour vos jambes ?
Elle s’assied en face de moi en grommelant :      
- Le monsieur, au moins, il est assis correctement. C’est pas difficile de s’asseoir correctement !... Du coin de l’œil, elle me regarde, cherchant mon approbation. Comme je ne bronche pas, elle change de tactique, s’adressant à la jeune femme :           
- Vous pourriez surveiller votre régime ! Je ne sais pas ce que vous mangez pour être grosse comme ça !

L’autre répond, tout en restant dans les limites de la politesse :     
- Cela ne vous regarde pas, ce que je mange. Je ne vous demande pas votre âge, moi !
La première continue sur le même ton, tout en jetant des regards victorieux alentour :           
- Moi, je suis née ici, et c’est pas vous qui allez me prendre ma place et me dire ce que je dois faire ! » 

Manifestement, elle quête mon approbation, mais je ne lui accorde pas un regard.
Partisan de la communication non violente, j’ai choisi la stratégie de ne rien dire : agresser verbalement la dame en rouge en la traitant de raciste, c’était entrer dans son jeu. Mon attitude la fera peut-être réfléchir, même si je n’en suis pas complètement sûr. Après son départ, quelques stations plus loin, j’en discute avec ma voisine, la jeune femme noire, qui me dit ne pas trop lui en vouloir, même si elle avoue avoir un peu perdu son calme. Mais elle se dit prête à la réconciliation si l’autre en faisait la demande.

Et vous, comment auriez-vous réagi dans une pareille situation ?

 

Renaud CHEREL


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