Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 26 avril 2016

Cultiver l'amitié


L’amitié, pour les êtres sociaux que nous sommes, améliore grandement la qualité de nos relations et de notre vie. Écartons d’abord quelques idées reçues.

Il n’y a pas d’âge pour se faire de nouveaux amis
Lorsque j’avais dix-huit ans, le père d’un ami m’avait pris à part pour me dire d’un ton sentencieux : « Fais-toi des amis pendant que tu es jeune. Les seules amitiés vraies, ce sont les amitiés de jeunesse. Après, ce ne sera plus la même chose : à mon âge (il devait avoir 45 ans), on ne se fait plus d’amis, seulement des relations : de travail, de voisinage, politiques… » Cette remarque m’avait impressionné ; mais, avec l’expérience, je me suis rendu compte que peu importait l’âge pour se faire des amis. Ce qui compte, c’est notre disposition intérieure : on peut se faire de nouveaux amis jusqu’à la fin de sa vie, et personnellement je ne manque pas de mettre en pratique cette conviction.

L’amitié entre homme et femme est possible
D’autres personnes soutiennent que l’amitié entre homme et femme n’est pas possible, car dès qu’on entre dans un certain degré d’intimité amicale, inéluctablement la relation devient amoureuse. Pourtant, il n’en est pas forcément ainsi, de solides amitiés peuvent s’établir dans la durée entre personnes de sexe différent, à condition que les choses soient claires dès le départ. Après, restons ouverts aux événements ; les circonstances de nos vies sont changeantes, et certaines relations peuvent évoluer avec le temps.

Par contre, ce qui m’apparaît nettement, c’est que, souvent, les hommes et les femmes n’échangent pas sur le même plan : entre amis, les hommes se retrouve plus facilement dans l’action, à faire quelque chose ensemble, aiment à parler de leur profession, de leurs passions ou échanger sur de grands sujets, mais livrent peu de leur vie personnelle. À l’inverse, entre amies, les femmes parlent plus volontiers de leurs soucis quotidiens, de leurs difficultés relationnelles ou familiales, de leurs émotions et de leur vie intime. Bien entendu, il y a de nombreuses exception à cette tendance générale.
 
L’amitié se cultive
« Loin des yeux, loin du cœur… » Aujourd'hui, avec les moyens de communication dont on dispose, on peut échanger avec des interlocuteurs à l’autre bout du monde, et vaincre l’éloignement géographique. Par l’intermédiaire des réseaux sociaux, on peut être en lien avec des centaines, voire des milliers d’"amis". Mais certaines enquêtes montrent qu’on n’a pas davantage d’amis réels qu’auparavant.

L’amitié, c’est comme un jardin : vous pouvez vous y consacrer tous les jours, ou bien choisir des plantes vivaces qui demanderont moins d’entretien ; mais si vous n’en prenez pas soin un minimum, vos fleurs dépériront. Cultiver ses amitiés demande un minimum d’engagement : l’amitié se nourrit de réciprocité. Échanger des nouvelles, écouter l’autre, mais aussi savoir parler de soi et de ce que l’on vit ; partager des moments, des émotions, des activités, de l’aide ; être sincère dans ce qu’on exprime, sans pour autant livrer à l’état brut tout ce qui nous passe par la tête et dans le cœur.

Qu’en pensez-vous ?


Renaud CHEREL


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    Amitié

mardi 19 avril 2016

Amitié


Echange sur l'amitié:
-« Quand j’y réfléchis, dit Coralie, je n’ai pas beaucoup d’amis. La plupart des gens que je connais, ce sont des relations de travail, des voisins, des personnes que je côtoie mais à qui je ne confie que peu de choses personnelles. J’ai une seule vraie amie, que je connais depuis la classe primaire, et à qui je peux tout dire.

- C’est marrant, répond Alexis, moi c’est tout le contraire : je connais beaucoup de monde et j’ai plein d’amis, que ce soit au boulot, dans mon club de sport, dans mon quartier. Je me lie aisément avec les gens et ils me racontent facilement leur vie. Et quand j’ai besoin d’un coup de main, il me suffit de passer quelques coups de fil pour que plein de copains viennent m’aider !

- Pour moi, dit Elsa, l’amitié c’est comme un bon vin : ça se consomme avec modération et ça se savoure. J’ai quelques très bonnes amies avec qui je partage fréquemment et en profondeur, et je sais que je peux compter sur elles en cas de coup dur. Pour le reste de mes connaissances, j’ai de très bonnes relations dans un domaine particulier qui nous est commun, mais nous n’échangeons pas tellement sur d’autres sujets.

- Vous avez de la chance d’avoir des amis, remarque Benjamin. Je ne crois pas en avoir… Je me sens plutôt seul par moments. Depuis cinq ans que j’habite ici, je ne connais pratiquement personne. Au bureau, c’est pareil. Les collègues sont assez sympas mais les relations demeurent superficielles. Et puis je me méfie un peu : certains te font un grand sourire par devant et disent du mal de toi dès que tu as le dos tourné… »

Selon les auteurs qui se sont penchés sur la question de l’amitié, on peut définir différents degrés sur l’échelle des liens que nous entretenons avec les autres. Avec un dénominateur commun plus ou moins marqué : le partage et la réciprocité.

Avec le pseudo-ami, ce n’est pas toujours le cas. Dès que nous avons des problèmes, il disparaît, il est occupé ailleurs ; par contre il n’hésite pas à nous solliciter pour le tirer d’embarras. Dans d’autres cas, il n’est là que pour nous donner des conseils en cas de problème, assumant la position de sauveur, sans jamais accepter d’être aidé.

L’ami ordinaire, ou le bon copain, partage avec nous les bons moments, certains loisirs ou passions communes, ou encore des intérêts communs dans l’activité professionnelle. On échange facilement des nouvelles, des encouragements et des services réciproques.

L’ami proche nous engage davantage dans une relation de confiance réciproque. On peut partager avec lui un certain nombre de choses vécues et d’émotions, mais il ne bénéficie pas de toutes nos confidences.

Avec le meilleur ami, l’on partage toutes les relations décrites plus haut, mais avec un plus fort degré d’intimité : c’est le confident de longue date, qui nous apprécie et nous aime pour ce que l’on est, et non pas sur les apparences.

Et vous, comment vous situez-vous en amitié ?


Renaud CHEREL


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mardi 12 avril 2016

Etes-vous météo-sensible?


Le temps qu’il fait a des effets non négligeables sur notre humeur et nos comportements : selon certaines études, 90% de la population serait météo-sensible. Ce lien a été perçu depuis la nuit des temps : combien de poètes n’ont-ils pas lié leurs états intérieurs au temps qu’il faisait ? La baisse de température et surtout le manque de lumière génèrent de véritables troubles dépressifs chez les personnes les plus fragiles : enfants, seniors, mais aussi les adolescents et certains types de personnalités. Manque d'intérêt pour les activités du quotidien, retrait social, besoins compulsifs de manger du sucre, prise de poids : la psychiatrie américaine regroupe ces symptômes sous l’acronyme SAD (Seasonal Affective Disorder : désordre affectif saisonnier, c’est un jeu de mots avec sad qui signifie triste). Et c’est lors des saisons de transition, automne et printemps, que l’on est le plus sensible aux variations climatiques, alors que le corps est dans un processus d’adaptation à l’hiver ou à l’été. Dans les hôpitaux psychiatriques, le personnel sait bien qu'il faut redoubler de vigilance pendant ces périodes de l'année.

Selon le chercheur Nicolas Gueguen, la lumière du soleil favoriserait nos relations sociales : il observe que les sujets donnent plus aux mendiants en été et au printemps qu’en automne ou en hiver, qu’ils acceptent plus souvent – à température égale – d’embarquer des autostoppeurs. Il observe aussi que, par temps ensoleillé, les gens sourient plus volontiers et acceptent plus souvent de prendre le temps de répondre aux questions posées par l’enquêteur.

Des recherches récentes, motivées par des considérations marketing, montrent que la météo influence non seulement notre humeur, mais aussi beaucoup de nos comportements d’achat dans de très nombreux domaines. Ce qui n’est pas étonnant : nous achetons plus volontiers lorsque nous sommes de bonne humeur. Par conséquent, on peut affirmer que la météo influence l’activité économique dans son ensemble. Par exemple, dans le domaine vestimentaire, les spécialistes montrent que les achats varient selon la température au degré près : quand l’hiver s’annonce, les ventes de pulls, d’écharpes et de manteaux grimpent en flèche ; mais si l’hiver est doux, les ventes chutent d’environ 5% par degré de température au-dessus de la moyenne. De même pour les chaussures : les vendeurs affirment que le climat joue énormément sur les types de chaussures achetées. Ces mêmes tendances s’observent aussi dans le domaine alimentaire, les loisirs…

L’exposition à la lumière du soleil inciterait les gens à être plus optimistes et réceptifs, et donc à prendre des décisions plus risquées et moins rationnelles, ce qui a une influence sur les achats impulsifs. Inversement, une humeur négative tendrait à complexifier le processus décisionnel et à ralentir le rythme d’achat.

En dehors du secteur traditionnel de l’agriculture, dont la production dépend directement des variations climatiques, le tourisme, les loisirs et les transports font désormais partie des secteurs les plus sensibles à la météo. En conséquence de quoi, l’analyse de données et la gestion des risques météorologiques sont en plein essor dans les pays occidentaux.

Et vous, êtes-vous météo-sensible ?


Renaud CHEREL


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mardi 5 avril 2016

Faut-il chercher à tout comprendre?

J’entends ici comprendre au sens d’appréhender par la connaissance, se faire une idée claire de l’enchaînement des causes du phénomène ou de l’événement.

Enfant, je posais beaucoup de questions « pourquoi ? » et n’avais de cesse de comprendre le monde qui m’entourait. « Pourquoi le ciel est-il bleu et l’herbe verte ? Pourquoi les bateaux sur la mer disparaissent-ils à l’horizon ? Qu’est-ce qui fait avancer une automobile ? » Devenu adulte, j’ai conservé cette tournure d’esprit ; ayant bénéficié d’une formation scientifique, j’ai résolu la plupart des questions que je me posais étant enfant, mais j’ai continué de m’en poser de nouvelles continuellement. Et pendant longtemps, non seulement je suis resté persuadé de la nécessité de chercher à tout comprendre, mais je pensais que ce besoin était partagé par tout le monde. Il m’a fallu du temps et la confrontation avec l’expérience pour réaliser que cette soif de comprendre correspondait à un type de fonctionnement particulier, et que ce n’était pas la priorité de la plupart des gens.

Pour prendre quelques exemples personnels : vers l’âge de six ans, j’ai réparé la vieille machine à écrire de ma mère après avoir observé son fonctionnement ; adolescent, je trouvais mystérieux le mouvement des montres et horloges, capables de donner l’heure à tout instant. J’ai donc démonté la vieille horloge en panne d’une de mes tantes pour en comprendre le mécanisme. Par la même occasion, j’ai trouvé l’origine du dysfonctionnement et j’ai pu la réparer. J’ai fait de même avec des réveils, sans toutefois m’attaquer aux montres, dont le mécanisme très fin demandait un outillage que je ne possédais pas. Pour comprendre comment s’est formé le sol que nous foulons aux pieds, j’ai approfondi mes cours de géologie et fait une collection de roches. Puis j’ai étudié la botanique et constitué un herbier. Plus tard, quand j’ai appris à conduire, il m’était impératif de comprendre comment fonctionnait mon véhicule, en l’occurrence une 2CV ; avec un copain, nous avons passé plusieurs week-ends à la démonter complètement, puis à la remonter, après quoi elle a démarré parfaitement. Pour observer le ciel et les étoiles j’ai acquis une lunette astronomique, puis étudié l’astronomie… Et ainsi de suite dans de nombreux domaines de connaissance.

Et puis un jour, j’ai pris conscience que je ne comprenais pas trop les humains, et que mes interactions sociales n’étaient pas toujours très adroites. Alors, j’ai suivi une psychanalyse, pour tenter de comprendre mon propre fonctionnement, puis des cours de psychologie et différentes formations qui m’ont amené à la pratique du coaching. Je me suis rendu compte que les êtres humains fonctionnent de manière bien plus compliquée que les horloges, les automobiles, les plantes ou les étoiles dans le ciel. Et j’ai reconsidéré ma façon de voir les choses : oui, il est bon de chercher à comprendre – et je continuerai à le faire –, mais non, on ne peut pas tout comprendre. Il y a des domaines qui nous échappent, comme la métaphysique, et qui probablement nous échapperont toujours, car liés aux limites humaines. 
S'accepter tel que l'on est avec ses limites...
Qu’en pensez-vous ?


Renaud CHEREL


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