Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 20 janvier 2015

Renoncements

Le renoncement n'est pas réservé qu'aux moines bouddhistes...
Sylvaine appréciait énormément sa vie de célibataire et vivait de nombreuses aventures sans lendemain ; mais depuis qu’elle a rencontré Raoul, elle a décidé d’investir sur cette relation. Elle a renoncé à un certain égoïsme pour faire place au don de soi et à l’amour.

Wladimir adore l’aventure sauvage, il est fan de treks dans l’Himalaya ou de descentes de rivières en Afrique ; pour pouvoir mieux vivre sa passion, il a renoncé à un emploi en CDI et préfère avoir des missions courtes qui lui laissent plus de liberté pour partir à n’importe quel moment de l’année.

Afin de pouvoir accéder à un plus haut niveau de responsabilité professionnelle, Paola s’est engagée dans un lourd programme de formation, qui lui demande beaucoup de temps et d’énergie : elle y sacrifie une partie de ses week-ends et de ses vacances, mais elle pense qu’à terme cela vaut vraiment la peine.

La société dans laquelle nous vivons nous pousse à dépenser beaucoup d’énergie et de temps à essayer d’obtenir ce que nous désirons et à éviter ce que nous ne voulons pas, l’idéal étant d’avoir tout, tout de suite. Il nous arrive souvent de désirer ce dont nous manquons, de désirer que les choses soient différentes de ce qu’elles sont, de vouloir qu’elles adviennent selon nos souhaits. Ou bien à l’inverse, nous ne voulons pas de tel changement, de tel événement, de tel état de fait : nous y résistons, nous le rejetons, ou bien nous l’évitons, et parfois nous le nions, faisant comme s’il n’existait pas.

La logique du « toujours plus » nous pousse à ne pas renoncer : renoncer, croit-on, c’est baisser les bras, se résigner. Pourtant, dans la plupart des situations, nous nous rendons bien compte qu’il n’est pas possible de satisfaire tous nos désirs à la fois. Comme Sylvaine, Wladimir ou Paola, nous sommes amenés à définir des priorités pour accéder à notre objectif, soit en termes d’importance, soit en termes de délais (urgence) et donc de renoncer à certaines possibilités. Toute avancée comporte une part de renoncement, tout choix implique d’abandonner certaines options au profit d’autres qui nous semblent meilleures. Tout itinéraire d’un point à un autre implique de choisir certains chemins et d’en délaisser d’autres : sinon, on se condamne à errer sans but. À moins, évidemment, d’avoir choisi précisément de se promener sans but en vue d’un autre objectif : même dans ce dernier cas, il y a choix, donc renoncement.

Le renoncement, c’est le fait de se dessaisir de quelque chose par un effort de volonté, généralement au profit d’une valeur jugée plus haute.

Selon Épictète, il n’y a qu’une route vers le bonheur : renoncer aux choses qui ne dépendent pas de nous, et s’attacher à celles qui dépendent de nous. Dans cette perspective, le renoncement n’est pas gratuit, il entre dans un jeu d’équilibre avec l’engagement : pour mieux accomplir ceci, je renonce à cela.

La vie vous amène probablement à des renoncements. Comment les vivez-vous ? Avez-vous des regrets ? Ou le sentiment de vivre une dynamique d’engagement ?


Renaud CHEREL


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