Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 29 décembre 2014

Meilleurs vœux 2015 !



J’ai choisi de figurer mes vœux 2015 sur du bois. 

Le bois représente un élément fondamental de la nature, la matière par excellence ; il fut la première matière utilisée pour fabriquer instruments, armes, constructions et combustible. 

Symbole de vie, le bois nous fascine ; en brûlant, il nous chauffe, nous donne un sentiment de bien être et nous sécurise. 

Tiré de l’arbre dont il retient la force et les pouvoirs médiateurs entre le ciel et la terre, il est un synonyme de valeur, de stabilité, d’élégance confortable et de qualité.

Le bois, matière noble, ne vieillit pas : il se patine avec le temps. Et les bois flottés, usés par les courants et par les vents, nous inspirent des images de durabilité et de sagesse.

Que cette année 2015 soit pour vous faite du meilleur bois !


Renaud CHEREL


Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
    Souhaiter ou présenter ses vœux
    Meilleurs vœux 2017
    Meilleurs vœux 2016
    Meilleurs vœux 2014  
    Poème d'hiver : Meilleurs vœux 2013  
    Meilleurs vœux 2012

lundi 22 décembre 2014

Bilan 2014

En ces derniers jours de 2014, c’est peut-être le moment de prendre un peu de temps pour jeter un regard sur cette année écoulée et d’en faire en quelque sorte le bilan. Un bilan fait un état global de la situation, prenant en compte les faits négatifs d’une part et les faits positifs d’autre part. Mais comme la crise est toujours là et que peut-être avons-nous tendance, en considérant la réalité, à nous appesantir davantage sur le négatif que sur le positif, à porter d’abord notre attention sur qui ne va pas, je vous propose de prendre le contrepied de cette attitude et de nous concentrer en premier lieu sur les aspects positifs de ce que nous avons vécu depuis un an.

Quels événements, quelles rencontres, durant ces douze derniers mois, ont été pour moi à l’origine d’émotions positives, de joie, de paix, de bonheur, ou simplement sources d’intérêt, d’innovation, de création ? Je prends le temps de laisser émerger dans ma mémoire les faits les plus marquants, d’en dresser la liste, puis d’en détailler pour chacun les circonstances : c’était quand ? Avec quelles personnes ? Comment cela s’est-il passé ? Dans la mesure du possible, j’évoque dans ma mémoire tous les détails de la scène, avec les couleurs, les sons, les sensations, les odeurs, de façon à revivre cet événement : quelles émotions ai-je alors ressenties ? Et qu’est-ce que cela provoque en moi aujourd'hui ? L’intérêt de ce travail, c’est de me constituer des ressources mentales pour faire face à certaines difficultés. Car le fait de me rappeler un événement heureux ou positif pour moi va réactiver les émotions positives qui y sont associées, émotions capable de combattre celles, négatives, que je peux ressentir dans une difficulté actuelle. Et cet effet est encore plus net si je suis une personne qui a tendance à ressasser des choses négatives.

Dans le même esprit, je peux aussi évoquer les épreuves ou les difficultés par lesquelles je suis éventuellement passé au cours de cette année. Bien sûr, ces épreuves ont apporté leur lot de souffrance et de conséquences négatives, que je n’ai pas envie d’évoquer et encore moins de revivre. Mais là encore, au lieu de m’enfoncer dans les sentiments négatifs, le doute, le découragement ou même le désespoir, je peux regarder l’une ou l’autre de ces difficultés sous un autre angle : « Ce qui ne me tue pas me fortifie » disait Nietzsche.

Au-delà de cet événement en lui-même, au-delà de la douleur, de la colère ou de la tristesse que j’ai éprouvée lorsqu’il est advenu, qu’est-ce qu’il m’a fait découvrir de positif sur moi-même et sur les autres ? Quelle porte a-t-il éventuellement ouvert en moi, dont je n’étais pas conscient auparavant ? Est-ce que cela a été l’occasion pour moi de déployer des ressources nouvelles, d’utiliser des stratégies innovantes ou créatives ? Cette épreuve n’a-t-elle pas finalement initié des changements positifs en moi ou dans ceux qui m’entourent ?

Bien souvent, les épreuves qu’il nous est donné d’affronter dans le courant de notre vie nous aident à grandir.


Renaud CHEREL


Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
    Bilan et souhaits
    Bilan et projets
    Bilan de l'année

lundi 15 décembre 2014

Valeur produite et temps passé

« La valeur de ce que j’ai produit, c’est le temps que j’y ai passé. » Nous avons souvent le sentiment que la somme de temps et d’efforts consacrés à une tâche lui confère sa valeur.

Pourtant, en regardant autour de nous, nous sommes obligés de constater que le temps passé à travailler sur un produit et la valeur marchande de ce produit sont deux choses bien différentes. Pour employer une expression actuelle, on peut dire qu’elles sont même complètement déconnectées : il n’y a pas de relation entre la valeur d’un produit et le temps que l’on a consacré à le produire. Quelques anecdotes peuvent illustrer cette observation :

En pleine gloire, Picasso mangeait dans les plus grands restaurants et traçait souvent, à même la nappe, des croquis et dessins divers. Un jour, le restaurateur lui proposa d’oublier la note si l’artiste consentait à lui abandonner son œuvre. Picasso lui donna le coin de nappe en papier. Quelques minutes plus tard, l’hôte revint voir son client pour une requête : « Maître, pourriez-vous signer votre dessin ? ». Alors, Picasso, secouant la tête : « Non. Je paye la note mais je n’achète pas le restaurant. »

Paul McCartney raconte avoir écrit la musique de la chanson « Yesterday » en cinq minutes, après l’avoir entendue en rêve. Or, d’après le Livre Guinness des records, ce serait la chanson la plus reprise de tous les temps. Elle fait aussi partie des titres les plus joués par les radios du monde entier.

L'une des musiques les plus reprises de tous les temps
n'aurait demandé, selon son auteur, que cinq minutes d'écriture.
Une heure de travail de certains génies peut produire davantage qu’une année de labeur d’une personne ordinaire. On peut citer les productions de gens comme Einstein ou Newton dans le domaine des sciences, Léonard de Vinci dans celui des inventions techniques, Mozart dans la musique ou bien encore de Victor Hugo, Shakespeare, Goethe et d’autres en littérature.

Pourtant, on peut considérer les choses d’un point de vue différent, dans lequel l’acte de production serait une façon parmi d’autres d’être en relation : je produis quelque chose en vue d’améliorer l’existence d’autrui – et la mienne également, par le fait. Dans cette perspective, l’un des biens les plus précieux est le temps que nous avons à vivre, et donner de son temps, c’est donner quelque chose d’essentiel. Depuis quelques années, on voit émerger de très nombreuses initiatives visant à rétablir un rapport de proportionnalité entre le temps passé et la valeur de ce qui est échangé.

Ainsi, une heure de cours d’économie internationale donnée par un directeur général de société peut être échangée contre une heure de ménage donnée par la concierge de sa résidence. Inventés aux États-Unis, les SEL (Systèmes d’Échange Local) fonctionnent sur ce principe en France depuis 1994. Un SEL est un système d'échange de produits ou de services au sein d'un groupe de personnes vivant dans un même secteur géographique. Le SEL permet à tout individu d'échanger des compétences, des savoir-faire et des produits avec les autres membres du groupe. Le principal but des SEL est de recréer du lien social. Qu’en pensez-vous ?


Renaud CHEREL


Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
    La notion du temps
    Gérer son temps 

lundi 8 décembre 2014

Accepter nos parents tels qu'ils sont

Nous avons vu dans l'article précédent que les réunions familiales pouvaient donner lieu à des conflits entre proches. Pourquoi cela ? Parce que nous conservons des traces vivantes de notre premier attachement, celui vis-à-vis de nos parents, et que nous attendons toujours d’être reconnu par eux à notre juste valeur. Mais l’image que nous avons de nos parents ne correspond pas à la réalité : pendant notre enfance, nous les avons idéalisés, nous avons surdimensionné certains aspects de leur personnalité ou de leurs comportements et nous en avons gommé d’autres.

En effet, quand nous aimons quelqu’un, nous sommes attentifs au moindre de ses gestes, de ses regards, de ses paroles, qui prennent une importance considérable. Enfant, nous analysons ainsi les paroles et les comportements de nos parents et de nos frères et sœurs, qui s’impriment d’autant plus fortement en nous que notre attachement est plus puissant. L’enfant se construit avec ce qu’il reçoit, en positif et en négatif. Et ce dont il estime avoir été privé prend une grande importance. Le psychologue D. W. Winnicott disait que « la souffrance vient de ce qui n’est pas advenu ». Des manques dont les parents n’ont pas forcément eu conscience au moment où ils étaient ressentis par leur enfant.

Ainsi, nos parents font désormais partie de notre « roman familial », une histoire que nous avons écrite dans notre imaginaire, mais qui ne correspond qu’approximativement à la réalité. Cela vous étonne ? Pourtant tous les psychanalystes en ont fait l’expérience : les parents décrits par leurs patients n’ont pas grand chose à voir avec les personnes réelles. Si vous en voulez une preuve, comparez vos souvenirs d’enfance avec ceux de vos frères et sœurs quand vous en avez, ou avec ceux de vos proches qui ont partagé des moments en commun avec vos parents et vous : vous décèlerez bien des différences.

Conséquence : nous risquons de reprocher à nos parents de ne pas être conforme à l’image que nous avons d’eux. C’est d’ailleurs ce que nous faisons, en général, pendant la crise de l’adolescence, période de révolte ou de contestation pour beaucoup. Cette contestation n’est pas malsaine, mais elle demande à être dépassée : vient un moment où il nous faut accepter non seulement que nos parents ne soient pas ce que nous aurions voulu qu’ils soient, mais aussi notre difficulté ou notre incapacité à les changer. Cela vaut aussi pour les frères et sœurs.

En acceptant nos parents tels qu'ils sont,
nous entrons dans une relation plus sereine et plus riche. 
Car on peut se poser la question : pourquoi vouloir changer mes parents ? Accéder à l’état d’adulte, c’est peut-être se dire qu’ils ont fait envers moi ce qu’ils ont pu, avec les moyens qu’ils détenaient à ce moment-là. Vouloir les changer aujourd'hui ne changera rien au passé. Il est donc temps d’entrer dans une relation plus libre avec eux, d’adulte à adulte. Le jour où j’y parviens, j’accède à une certaine libération intérieure : je ne les ai pas changés, eux, mais j’ai changé mon propre regard, moi. Et, du coup, il y a de fortes chances pour que notre relation change et gagne en qualité.


Renaud CHEREL


Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
    Bonheurs et malheurs des réunions de famille

lundi 1 décembre 2014

Bonheurs et malheurs des réunions de famille

La fin de l’année approche, et avec elle, pour beaucoup d’entre nous, les traditionnelles réunions de famille à l’occasion de la fête de Noël. Des amis en discutent :

« Ah ! que j’aime ce moment où l’on se retrouve en famille pour fêter Noël, s’exclame Lili. On va tous à la messe de minuit et puis on se retrouve autour d’une bonne dinde aux marrons et d’une bûche glacée pour le réveillon… Après quoi, on ouvre les cadeaux déposés au pied du sapin, les enfants tout excités sautent comme des puces ! C’est génial, j’adore ! »

« Toutes ces traditions, c’est dépassé, rétorque Rosine ; chez nous c’est trop dur ! Je vais encore une fois me retrouver assise en face de ma sœur que je déteste – c’est la petite préférée de mes parents – et à côté de ma mère, qui n’arrête pas de critiquer la façon dont je m’habille et dont je m’occupe de mes enfants ! »

« Depuis que ma grand-mère est décédée, on n’organise plus de grande réunion de famille comme avant, dans sa grande maison en Normandie, regrette Peter. Pour moi, ces réunions, c’était tout le parfum de mon enfance et de mon adolescence : je retrouvais mes cousins et cousines et on rigolait bien. Les derniers temps, entre adultes, le cœur n’y était plus vraiment, mais la grand-mère y tenait, alors on continuait à se retrouver… »

« Chez nous aussi, c’est plus difficile qu’avant, acquiesce Lili ; depuis le divorce de mon frère Giraud, son ex-femme, avec qui je m’entendais très bien, ne participe plus à nos retrouvailles, et ses enfants restent avec leur mère pour les fêtes. Du coup, c’est tristounet, Giraud fait la tête et ça ne se passe pas bien avec mes parents. »


Pourquoi tant de conflits ou de tensions larvées à l’occasion des fêtes de famille ? C’est que, subjectivement, dans ces occasions, différentes facettes de notre identité et de notre histoire viennent se télescoper. Cet environnement familier, cet événement dont la gestuelle se répète depuis des décennies, voire des générations, vient faire cohabiter l’adulte que nous sommes avec l’enfant que nous avons été. Il peut nous arriver alors d’idéaliser ces moments, de régresser vers notre enfance, et les rancœurs, les contentieux non réglés de cette époque vont resurgir avec force : un rien, une remarque, un regard suffisent pour que l’adulte que nous sommes devenu disparaisse derrière l’enfant que nous avons été.

Le psychologue et psychanalyste Sigmund Freud a bien analysé ces mécanismes. Il montre que, pour progresser vers son statut d’adulte, l’être humain doit se détacher de ses parents ; mais comme, enfants, il les a idéalisés, il va éprouver le besoin de les « destituer ». C’est seulement après ces étapes qu’il pourra devenir un adulte libre et responsable. Mais ce processus de détachement peut prendre toute une vie, et les fête de famille en constituent des points de focalisation. Chez certaines personnes, il n’arrivera jamais à son terme. Nous examinerons semaine prochaine quelques pistes propres à faciliter cette progression.


Renaud CHEREL


Vous pouvez voir aussi dans ce blog des messages sur la même thématique :
     Accepter nos parents tels qu'ils sont
    Vivre avec un râleur
     La joie