Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 17 novembre 2014

Dureté ou douceur ?

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Nous vivons dans une société qui se durcit régulièrement depuis plusieurs décennies, notamment dans le domaine professionnel. C’est principalement une dureté morale et psychologique qui se développe : matériellement, nous ne connaissons plus les famines et les épidémies qu’ont subies nos ancêtres, sans compter les violences des guerres et l’insécurité générale. Mais cette sorte de dureté n’en est pas moins difficile à vivre, d’autant plus que les structures traditionnelles de solidarité – la famille élargie, le voisinage, le village dont on connaissait tous les habitants, les corporations – sont fragilisées aujourd'hui. Pourtant, cette dureté est souvent jugée nécessaire pour assurer de la part des entreprises des performances croissantes, face à un marché mondial de plus en plus concurrentiel. Et, à l’échelle individuelle, il peut nous paraître impossible d’allier douceur et efficacité, deux notions incompatibles.
 
Face à cette dureté de la société, le marketing s’est rapidement focalisé sur le concept de douceur qui est devenu très à la mode dans les messages publicitaires, à commencer par le fameux « Un peu de douceur dans un monde de brutes » affiché par une grande marque de chocolat… il y a 20 ans déjà. La douceur s’affiche partout : depuis les produits pour le corps, laits hydratants, gels douche, crèmes de beauté, jusqu’aux aliments, chocolat, potages, yaourts, café, en passant par le papier toilette, les adoucissants pour le linge ou même des stations de radio ou des automobiles.

La douceur serait-elle l’opposé de la dureté ? Platon (encore lui !) s’était déjà penché sur cette question il y a 2 400 ans, lorsqu’il réfléchissait sur la démocratie dans « La République ». Une spécialiste de ce philosophe, Monique Dixsaut, explique que selon Platon, « une certaine forme de culture comporte en elle-même un germe, un risque de mollesse. La vertu nationale, cette "douceur athénienne" qui aurait donné naissance au plus humain des régimes, la démocratie, engendré la civilisation la plus brillante et la plus raffinée, contient en elle ce dont elle risque de périr. » Mais – et cela me paraît extrêmement pertinent – Platon n’oppose pas les choses comme on pourrait s’y attendre : il associe douceur et fermeté, fruits d’une éducation bien conduite, d’une part, qu’il oppose à dureté et mollesse, conséquences d’une mauvaise éducation d’autre part. Une culture appropriée redresse la sauvagerie naturelle tout en préservant et en favorisant la douceur naturelle.

Cette distinction est intéressante car elle permet d’affirmer que la douceur n’exclut pas la fermeté, bien au contraire : sinon, elle tombe dans la mollesse, un excès qui est une sorte de laisser-faire, « une tolérance indifférente envers toutes les transgressions, et une curiosité frivole à l'égard de toute espèce d'innovation. » Que ce soit dans le domaine privé, dans l’éducation des enfants ou les relations avec les proches, ou bien dans le domaine professionnel, la douceur alliée à la fermeté font des merveilles et sont d’une efficacité redoutables. À travers quelques exemples, nous verrons dans le prochain article comment allier douceur et fermeté sans tomber dans mollesse ou dureté.


Renaud CHEREL


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    Cultivez la douceur avec fermeté

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