Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 7 juillet 2014

Combattre, fuir ou ne rien faire ?

Lizzie est une battante ; pleine d’une énergie vitale, elle adore les challenges et, face à un obstacle, elle lutte comme une lionne et ses colères sont redoutables. Souvent flamboyante, elle aime bien affirmer qu’elle arrive toujours à obtenir ce qu’elle veut – et c’est en général le cas.

De son côté, Flore n’est pas très mondaine ; elle déteste papoter de tout et de rien et préfère consacrer son temps à des choses plus importantes. Elle utilise une stratégie bien rôdée pour éviter les situations ennuyeuse : elle déserte la place, elle s’éclipse, ou tout simplement elle évite de répondre à certaines invitations.

Ivan, quant à lui, est un calme ; il s’entend plutôt bien avec tout le monde et n’aime pas faire des vagues. S’il sent qu’un conflit risque de survenir, il fait en sorte de ne pas se faire remarquer. Mais dans une discussion, ses collègues ont du mal à savoir quelle est son opinion.

Depuis Henri Laborit, on sait que, face à un danger, nous réagissons instinctivement selon trois modes possibles : le combat, la fuite ou l’immobilité. Ces comportements instinctifs sont hérités de nos premiers ancêtres : ils leur permettaient de faire face à la plupart des situations dans lesquelles leur vie était mise en péril. Dans notre société, les risques physiques sont probablement moindres, mais les occasions de stress se sont multipliées et nous avons conservé la même palette de comportements : le combat se manifeste par l’agressivité, la fuite par l’évitement, et l’immobilité par le fait de ne rien faire, de rester sans réagir face à la situation.

Aujourd'hui, dans notre culture, il semble que l’attitude combative soit davantage valorisée. À l’inverse, la fuite est en général critiquée, car elle est souvent prise comme une manifestation de lâcheté.

Pourtant, chacune de ces trois attitudes, n’est ni bonne ni mauvaise en soi : elle est simplement mieux adaptée à certaines situations et pas à d’autres. L’ennui, c’est que la plupart d’entre nous avons privilégié l’une de ces trois stratégies, et que nous l’utilisons chaque fois que nous nous sentons en danger ou stressés. Comme Lizzie, nous fonçons dans le tas avant même d’avoir complètement évalué la situation ; ou bien, comme Ivan, nous sommes paralysés et incapables de prendre parti ; ou bien encore, comme Flore, nous fuyons. Plutôt que d’éliminer l’une ou l’autre attitude, cherchons à utiliser celle qui nous paraît la plus appropriée aux circonstances :

À la réflexion, il existe vraiment des cas où il est préférable de fuir, de quitter les lieux, des défis où il nous faut nous battre, lutter pour défendre des droits ou des valeurs, et des situations complexes où il vaut mieux ne pas intervenir. Mais encore faut-il pour cela s’être exercé à pratiquer chacune de ces stratégies : sans quoi l’on risque, par la force de l’habitude, de toujours choisir la même, et celle-ci ne sera pas forcément la solution optimale à notre problème. 
Qu’en pensez-vous ?

Renaud CHEREL


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