Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 7 avril 2014

Compétition et concurrence

Compétition : recherche simultanée par deux ou plusieurs personnes d’un même avantage, d’un même résultat.

Concurrence : rivalité entre plusieurs personnes, plusieurs forces poursuivant un même but. Rapport entre entreprises, commerçants qui se disputent une clientèle.

Au XIXe siècle, les partisans du libéralisme économique ont justifié la concurrence en affirmant que c’était un fonctionnement naturel par excellence, et que les êtres vivants sont sans cesse dans un rapport de concurrence les uns avec les autres : la « Loi de la jungle ». Cette affirmation d’une « concurrence naturelle » a permis de justifier nombre de comportements négatifs par leurs conséquences sur les personnes et sur la société dans son ensemble. Et même si aujourd’hui l’on ne se réfère plus explicitement à cette théorie, il me semble – sans être en aucune façon un spécialiste en économie – qu’elle demeure un des piliers de beaucoup de théories économiques et qu’elle permet de justifier des décisions parfois discutables dans le fonctionnement des entreprises actuelles.

Or, cette affirmation s’inscrit dans un paradigme particulier : depuis Darwin, une sorte de dogme domine les science de la vie, que l’on peut énoncer de la manière suivante : la lutte pour la survie est le principal ressort de l’évolution du vivant. En découlent obligatoirement, disait-on, les rapports de concurrence. Pourtant, au cours de mes études, dans le cadre d’un DEA en écologie végétale en 1973 (il y a 41 ans déjà !), j’avais été intrigué par le fait qu’il existait, en dehors de la concurrence et de la compétition, des modalités de relations entre les êtres vivants extrêmement variées : la symbiose, le mutualisme, le commensalisme, le parasitisme... Mais tous ces types de relations étaient considérés à l’époque comme anecdotiques et sans grande influence sur le cours global des événements.

La compétition existe, mais ce n'est pas le seul mode de relation
Aujourd’hui, un très grand nombre de résultats expérimentaux contredisent ces hypothèses, et force est de constater que c’est exactement le contraire : ce sont les relations de coopération et de mutualisme qui dominent largement chez les êtres vivants, non seulement chez ceux qui nous ressemblent, comme les mammifères, mais aussi chez les plantes et même chez les bactéries et les virus ! Par ailleurs ces interactions ne concernent pas seulement les individus entre eux, mais souvent un ensemble très complexe, comprenant de nombreuses espèces différentes : c’est l’objet justement de l’écologie qui, avant d’avoir le sens politique qu’on lui donne aujourd’hui, désignait l’étude des interactions des êtres vivants dans leur milieu.

Nous sommes donc en train de changer notre vision des relations des êtres vivants entre eux. À la faveur de ces découvertes dans les relations naturelles, ne pourrait-on pas s’attendre à voir s’épanouir de nouveaux modèles économiques qui ne soient plus uniquement basés sur la concurrence, mais qui s’appuieraient au niveau théorique sur des relations de coopération et de mutualisme ? Bien sûr, il existe dans notre économie des sociétés coopératives de toutes sortes et des organismes mutualistes. Mais existe-t-il des modèles économiques globaux qui intègrent ces types de relations dans leurs fondements ?

Amis lecteurs, qu’en pensez-vous ?


Renaud CHEREL


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