Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 17 février 2014

Comparaison sociale

Nous avons vu dans le précédent article que la comparaison sociale était fréquemment toxique. Cependant, il nous faut bien reconnaître que nous nous trouvons bien souvent en situation de nous comparer à d’autres : peut-on parfois en tirer parti ?

Constatons d’abord que certaines personnes sont plus enclines à se comparer que d’autres, notamment celles qui ont une forte anxiété, une faible estime de soi, ou des tendances dépressives. Naturellement, les circonstances de la vie et l’environnement peuvent faire que la même personne soit plus portée à la comparaison dans certaines situations, par exemple en situation de stress, lors de l’advenue d’événements nouveaux, non anticipés, ou dans des moments d’incertitude.

Il existe trois manières de se comparer aux autres :

- La comparaison ascendante :
Comparaison avec quelqu’un que l’on estime supérieur à soi – au moins dans le domaine comparé. Ce type de comparaison n’est profitable que si la situation n’est pas ressentie comme menaçante. Alors, elle peut permettre, en facilitant l’identification à des modèles positifs et l’imitation des comportements qui mènent au succès, d’améliorer son image de soi et son niveau de confiance en soi, ainsi que de mieux préparer ses objectifs futurs et leur planification. Mais en cas de stress ou de forte implication, elle a des effets inverses, négatifs.

-"J'aimerais bien être aussi musclé que toi... Tu pourrais m'aider ?"
- La comparaison latérale :
C’est la comparaison avec ses pairs, c’est-à-dire à un groupe ou à une personne que l’on juge identique ou proche de soi dans le domaine de la comparaison. Nous l’utilisons très souvent dans la vie quotidienne pour confirmer nos opinions ou nos croyances : le fait de se trouver des « alliés » nous légitime et nous permet de nous sentir plus forts, notamment s’il faut faire face à des opinions contraires. Cette forme de comparaison nous permet aussi de valider nos goûts et nos choix en matière vestimentaire ou de mode de vie. Collectivement, la comparaison latérale va permettre de maintenir ou renforcer la cohésion sociale d’un groupe auquel nous appartenons.

-"J'ai l'impression d'être un peu différent des autres... Mais quoi ?"

À l’extrême, cette recherche de la similitude peut entraîner le rejet de toute déviance et amener le groupe à se refermer sur lui-même, au risque de devenir sectaire et intransigeant.

- La comparaison descendante :
On se compare alors à quelqu’un que l’on estime inférieur à soi. Elle peut être profitable après un échec ou une expérience négative. Par exemple, une personne atteinte d’un cancer peut se référer spontanément au cas de patients qui s’en sortent moins bien qu’elle. Cette comparaison rend l’expérience négative plus tolérable et renforce l’optimisme pour le futur. Mais ses effets sont néfastes si le sujet n’a pas de réponses pour résoudre la situation et si la comparaison perdure : il risque de s’identifier à un rôle de victime ou d’antihéros. Par exemple le fumeur dépendant qui rechute et se réfère à ceux qui ont rechuté.

-"Ok, j'ai recommencé à fumer.
Mais lui, c'est pire, c'est la quatrième fois..." 
Au final, les effets de la comparaison sociale dépendent pour une large part des ressources de la personne et de ses objectifs. Ils seront plus positifs si elle bénéficie déjà d’une bonne estime de soi et cherche à s’améliorer. 

Renaud CHEREL


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