Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 2 septembre 2013

L'observateur intérieur ou la pleine conscience

"La grande famille" de René Magritte
Tout ce que nous percevons par nos sens (la vue, l’ouïe, les sensations, l’odorat et le goût) passe par le filtre de nos émotions et de notre jugement. Nos schémas de pensée et nos émotions dictent la façon dont nous prenons conscience de la réalité et la façon dont nous l’interprétons, y compris notre relation à nous-mêmes et au monde. Ils influencent nos croyances au sujet du monde, de notre capacité à y agir, de notre confiance en soi.

C’est pourquoi le fait d’identifier et de nommer ses émotions et sentiments, de mettre de l’ordre dans ses pensées et de chercher à comprendre leurs cheminements, tout cela permet de prendre du recul par rapport à des difficultés qui pouvaient de prime abord paraître insupportables. De la même façon, nous pouvons apprendre et tirer parti de nos échecs, à condition d’être capable de les analyser et de réfléchir à ce qui s’est passé en nous quand nous les avons vécus.

Différentes approches proposent de développer l’observateur intérieur ou la « pleine conscience », une forme de conscience séparée des pensées, des sentiments et sensations ordinaires. Le fondateur de la mindfulness ou « méditation de pleine conscience », Jon Kabat-Zinn, définit sa méthode par cette simple phrase : « Prêter attention aux phénomènes de manière intentionnelle, sur le moment présent, et sans porter de jugement. » En PNL (Programmation neuro-linguistique), on parle de position méta.

Dans toutes ces approches, l’idée centrale est la même : il s’agit d’atteindre un état où l’individu peut se regarder vivresans jugement, observer ses pensées, ses émotions, ses sensations avec une certaine distance, un peu comme un film projeté sur un écran. Non impliqué dans le film, l’observateur intérieur reste neutre. Évidemment, cet état ne s’acquiert pas du jour au lendemain : des exercices répétés permettent de l’atteindre progressivement.

L’intérêt ? Il peut nous arriver de constater que, face à certaines situations, nous réagissons de façon automatique : nous réactions nous échappent, nous ne sommes plus le pilote de nos comportements. « C’était plus fort que moi… », « Je n’ai pas pu m’empêcher de… », disons-nous alors. Ces façons automatiques de réagir nous ont été très utiles dans beaucoup de circonstances de la vie ; mais peut-être ne sont-elles plus adaptée à la situation présente ? Plus notre capacité d’auto-observation se développe, plus nous découvrons combien nous sommes figés dans nos pensées, nos sentiments, nos sensations, et plus nous constatons le peu de contrôle que nous avons sur eux. En même temps, nous développons une compassion, tant envers nous-mêmes qu’envers les autres.

Avec l’habitude, le recours à l’observateur intérieur nous permet de prendre acte du moment où nous réagissons en mode automatique et d’acquérir une meilleure maîtrise de soi : prenant conscience que je suis sur le point de réagir de ma façon habituelle, je peux décider de choisir une autre stratégie ou bien au contraire de conserver celle-ci, qui est bien adaptée. Des essais cliniques menés par certains médecins montrent que cette approche améliore le stress, l’anxiété, certaines maladies chroniques et la gestion de la douleur.


Renaud Cherel



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