Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 24 juin 2013

Transformer l'échec en réussite


Il est possible de transformer un échec en étape vers la réussite, à condition de suivre quelques règles :

Admettre l’erreur
Tatiana n’aime pas reconnaître ses erreurs ; elle a souvent d’excellentes raisons pour expliquer pourquoi les choses se sont passées ainsi, et pourquoi les circonstances se sont liguées contre elles à ce moment-là précisément.

Ronald, de son côté, a aussi beaucoup de mal à se remettre en cause et trouve toujours un bouc émissaire : si le projet n’a pas fonctionné, c’est la faute à Untel qui n’a pas respecté la procédure…

Yolande, à l’inverse, se remet constamment en cause et a facilement tendance à se culpabiliser : avant même d’avoir analysé les causes de l’échec, la voilà qui se torture intérieurement : « J’ai encore dû faire une erreur de plus, quelle idiote, je suis vraiment nulle ! »

Il peut arriver que l’échec soit dû à des événements totalement extérieurs impossibles à maîtriser. Mais très souvent l’échec est lié à des erreurs commises lors de la préparation ou l’exécution du projet. La première condition, c’est donc de reconnaître l’erreur commise, si erreur il y a eu, d’admettre les faits le plus objectivement possible, sans chercher de fausses excuses et sans blâmer les autres pour une affaire dont on est responsable. Sans cette prise de conscience, l’amélioration ne sera pas possible. Pour autant, la première déception passée, il ne s’agit pas de se dévaloriser ou de se culpabiliser en ruminant sur son inaptitude.

Analyser l’erreur
L’erreur est rarement due au hasard.
- Elle peut être liée au niveau de compétence technique de la personne, de son savoir-faire ;
- ou à son état au moment d’accomplir la tâche : fatigue, distraction, stress…    
- Elle peut être aussi la manifestation d’une façon de faire antérieure, qui avait sa logique propre, et qui donnait des résultats satisfaisants. Sauf que l’environnement a changé et que cette façon de faire est devenue obsolète.    
- Elle peut être liée à une difficulté à juger la situation ou à anticiper.     
- Elle peut aussi être liée à dans problèmes de communication, à une mauvaise définition de l’objectif, pas claire ou fragmentaire.

En analysant en quoi consistait l’erreur et dans quelles circonstances elle a conduit à l’échec, il sera possible de trouver des solutions pour l’éviter et de construire une stratégie gagnante.

Élaborer des solutions
Pour mettre en place des solutions, il est utile de se placer du point de vue de l’autre afin d’analyser plus objectivement les faits et éventuellement établir les responsabilités de chacun. On pourra aussi solliciter d’autres opinions ou commentaires, notamment de la part de personnes expérimentées.

Chaque type d’erreur va générer sa propre solution adaptée : c’est ainsi que se mettra en place une procédure.

Pour des tâches complexes, une manière de faire très efficace consiste à établir une check-list, comme celles utilisées dans l’aviation. Par exemple, la mise en place récente (en 2010) en France d’une check-list « Sécurité du patient en bloc opératoire » a permis de diminuer de façon significative les problèmes postopératoires.


Renaud Cherel


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    L'échec, étape vers la réussite
    Échecs et erreurs

Liens externes :
    Apprenez de vos erreurs et surmontez vos échecs pour progresser

lundi 17 juin 2013

L'échec, étape vers la réussite

Tugdual aime bien les puzzles, il vient d’en assembler un de 3000 pièces. Il lui arrive de trouver du premier coup la pièce qui correspond à un emplacement donné ; mais, la plupart du temps, il lui faut en essayer plusieurs avant de trouver la bonne. Si à la première tentative, la pièce testée ne correspond pas, ce n’est pas grave pour lui ; il la met de côté pour un usage ultérieur. C’est ainsi, par essais et erreurs, qu’il progresse pour arriver à terminer l’assemblage complet du puzzle. Par ailleurs, avec l’expérience, il a mis au point différentes stratégies pour avancer plus rapidement : il dispose à part toutes les pièces de bordure, il regroupe les autres par couleurs, il repère celles dont la forme est particulière, etc.

Premiers pas de bébé... et fierté du papa.
De façon plus générale, l’expérience de l’échec fait partie intégrante de la vie. Sans échec, peut-on progresser ? L’enfant apprend à marcher après de multiples tentatives qui se soldent par des échecs ; mais à chaque fois, il se relève, et il apprend à corriger un peu mieux son mouvement jusqu’au jour où – miracle ! – il réussit à faire ses premiers pas. Et il réitère ce même processus pour la plupart des apprentissages : il suffit d’observer comment l’enfant acquiert la maîtrise des principaux gestes et comment il progresse dans l’apprentissage du langage, par essais et erreurs. L’échec fait partie intégrante de tout processus d’apprentissage et permet de capitaliser sur une expérience pour mettre au point de nouvelles stratégies. Lorsque l’éducation est bien comprise, l’entourage de l’enfant l’encourage, met en valeur ses progrès et l’aide à tirer les leçons de ses erreurs et de ses échecs.

Et pourtant, dans le monde des adultes – et spécialement dans le domaine professionnel – les choses sont en général bien différentes ! Les échecs ne sont plus permis, et notre société – particulièrement en France – devient impitoyable vis-à-vis de ceux qui en commettent. D’où les difficultés de beaucoup de jeunes à s’insérer professionnellement : on leur demande, dès leur première embauche, d’avoir une expérience qu’ils ne possèdent pas. Face à un environnement qui ne tolère pas les erreurs inhérentes à toute trajectoire de progression, nombreux sont ceux qui ont du mal à s’adapter et qui passent d’un petit boulot à un autre pendant trop longtemps.

Cependant, redisons-le, l’échec est nécessaire pour réussir et innover, à condition de persévérer sans se décourager : Tugdual n’a pas jeté son puzzle dès la première erreur ; le fait de tester différentes options pour en dégager la meilleure est une excellente façon de travailler.

Dans un article du Monde paru en mai 2013, selon les experts de Gartner, les dirigeants d'entreprises qui acceptent des taux d'échecs des projets de 20 à 28% comme étant la norme permettent à leur entreprise de devenir plus agile. En autorisant l’expérimentation, ils offrent la possibilité de déclarer la réussite ou l'échec d'un projet plus tôt dans son développement.

L’échec est une étape vers la réussite, mais comment s’y prendre pour en tirer parti ? Je vous propose d’examiner cela dans le prochain message.



Renaud Cherel


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lundi 10 juin 2013

Gérer la résistance au changement


La résistance sera d’autant plus forte que la part de réalité modifiée sera importante aux yeux du sujet. À l’inverse, plus il peut s’approprier le changement et plus sa résistance sera faible.

C’est pourquoi il est important de préparer le changement dans le détail et de façon participative avec les intéressés, quitte à ce que le changement final soit altéré par rapport au projet initial.

Avant même de communiquer, il s’agit en premier lieu pour le responsable de considérer le changement à travers les yeux de chacun des collaborateurs ou de chaque grande catégorie de salariés. Autant que faire se peut, il ne va pas partir de son point de vue personnel, mais considérer le changement avec les lunettes des personnes concernées par le changement, avec leur vision du monde : que pensent-ils gagner et que pensent-ils perdre dans l’affaire ? A quoi risquent-ils de s’opposer lorsque le changement sera proposé : au contenu, à la personne qui porte le projet, à la perception du pouvoir qu’ils peuvent avoir ? Un élément important à considérer est l’aspect collectif : on sait bien qu’une résistance collective est toujours plus forte que la somme des résistances individuelles qui la composent. Un compromis proposé à un collectif aura donc plus de risques d’être refusé que s’il est négocié individuellement : c’est pourquoi il est essentiel de chercher à anticiper l’effet de groupe.

Selon sa personnalité, chacun peut réagir de façon différente à l’annonce d’un changement.
Prisca se méfie et va chercher à voir derrière les apparences quelles peuvent être les motivations de l’initiateur du changement. Elle essaye d’en discerner les conséquences négatives et va élever un certain nombre d’objections, dont la prise en compte pourra souvent améliorer le projet.

Théophile n’aime pas la monotonie et il a tendance à rechercher le changement : il sera spontanément plus enclin à considérer les aspects positifs du changement proposé, à condition bien sûr qu’il puisse en voir.

Pierre-Julien est attentif aux explications, il a besoin de comprendre les tenants et les aboutissants du changement proposé : si celui-ci lui paraît justifié sur un plan rationnel, il y a de grandes chances qu’il accepte sans problème.

Rose peut s’opposer par principe, surtout si elle a l’impression qu’on cherche à lui imposer ce changement par la force : elle peut alors développer une énergie considérable à résister, quitte à y laisser des plumes.

Loïc peut acquiescer de prime abord ; mais, ayant réfléchi, ou bien ayant écouté d’autres points de vue, il peut faire machine arrière, voire même se mettre en résistance passive.

Le manager a tout intérêt à se mettre à l’écoute de ces différentes réactions. Alors, les résistances rencontrées pourront devenir autant de moteurs pour avancer, à condition de discuter et être prêt à négocier. Au manager de fixer le cap, la direction à prendre ; en revanche, la question du comment y parvenir peut largement tenir compte des objections, surtout de la part de ceux qui connaissent le terrain.

Ainsi, le manager sera directif sur l'objectif fixé, mais souple quant à la manière de l'atteindre.


Renaud Cherel


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lundi 3 juin 2013

Résistance au changement

Souvent, la tendance naturelle est de résister au changement...
Walter n’est pas content : son chef de service vient de lui apprendre qu’il changeait de bureau, par suite d’une augmentation des effectifs. Il s’était bien habitué à ce bureau qu’il partageait avec un collègue ; il va devoir se réinstaller dans un local plus grand, certes, mais qu’il partagera avec deux autres collègues…

Même si nous aspirons au changement dans un certain nombre de domaines, il n’est pas toujours facile de faire face à un changement imposé de l’extérieur. En effet, le changement bouscule souvent des habitudes dans lesquelles on s’était installé et où l’on avait trouvé un certain confort, une certaine sécurité : le changement remet en cause une part de la réalité dans laquelle nous vivons. Il remet aussi en cause notre rôle ou notre place dans le monde où nous vivons. À travers son changement de local, Walter peut se poser la question : « Pourquoi moi ? Suis-je reconnu par la hiérarchie ou par mes collègues comme apportant une contribution efficace ? »

Dans l’entreprise N, les agents commerciaux se plaignaient depuis longtemps d’un manque de réactivité de l’administration des ventes. La Direction a donc décidé de modifier le fonctionnement du service commercial dans son ensemble. Elle explique qu’un nouveau logiciel va être mis en place, que chaque commercial va devoir utiliser, permettant de mieux caler son offre par rapport à la demande du client et de transmettre les commandes instantanément. De son côté, le service administratif gèrera plus rapidement la facturation et pourra mesurer en temps réel les performances de chacun.

Or, les choses ne se passent pas comme prévu : certains commerciaux ne remplissent pas correctement les fiches de renseignements, d’autres, parmi les plus anciens, critiquent ouvertement la nouvelle méthode, d’autres même menacent de quitter l’entreprise.

Que se passe-t-il donc ? Voilà que se développent des résistances au changement, même quand celui-ci était plus ou moins désiré. En ce sens, le processus de réaction à un changement peut être comparé à un processus de deuil, celui de la situation passée, celui des habitudes dont on va devoir se séparer. Les personnes vont donc passer par les cinq étapes classiques du deuil, telles que proposées par Élisabeth Kübler-Ross, médecin psychiatre spécialisée dans l’accompagnement de fin de vie :

- Le déni, le refus de voir sa réalité altérée.
- La colère, qui se manifeste de différentes manières : des conflits, de l’inertie (résistance passive)…
- La négociation : la personne discute, contre-argumente, justifie.
- La dépression : la personne se dit qu'elle a perdu la bataille et se sent abattue. Elle s’exprime par de l’absentéisme, des baisses de productivité, des départs du service ou de l’entreprise.
- L’acceptation : soit la personne accepte le changement, mais contrainte et forcée : c’est de la résignation. Soit la personne intègre véritablement le changement, qui fera dorénavant partie de ses nouvelles habitudes.

Toutes ces étapes sont des réactions plus émotionnelles que rationnelles : même dans la phase de négociation, l’objectif de la discussion est centré sur le fait d’avoir raison.

Dans le prochain message, nous verrons comment réagir face à ces résistances.


Renaud Cherel




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    Gérer la résistance au changement
    Permanence et changement
    Changement et blocages