Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 8 avril 2013

Image de soi, image des autres



Karen est très sensible aux encouragements qui lui donnent de l’énergie pour avancer ; inversement, elle se trouve facilement touchée par les critiques d’autrui, qu’elle conserve longtemps en mémoire. Il lui arrive de ruminer interminablement sur une remarque ou une attitude qu’elle a perçue comme négative, avant de réagir d’une façon qui peut interloquer la personne en face, laquelle avait oublié l’incident depuis longtemps. Cette sensibilité est encore accrue si l’auteur de la critique est une personne avec Karen cultive des relations fortes. C’est pourquoi ses conflits seront plus intenses, plus exacerbés avec ses proches qu’avec les étrangers.

Ernestine, de son côté, a souvent tendance à se méfier des compliments ou des commentaires positifs qu’on lui fait, et elle va chercher à déceler d’éventuelles intentions négatives derrière la façade avenante qui lui est présentée : « Qu’est-ce qu’il est en train de me cacher, celui-là ? » se demande-t-elle. Chez Ernestine, plus l’image d’elle-même est mauvaise, plus elle aura tendance à interpréter négativement les intentions des autres ; à l’inverse, quand elle se sent « bien dans sa peau », cette méfiance naturelle tend à s’estomper.

Grégoire, quant à lui, se montre assez indifférent aux réactions des autres, tout occupé qu’il est à foncer dans son projet, dont la réussite vaut bien quelques dommages collatéraux : « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! » a-t-il coutume de répéter. Franc et direct, il ne prend pas de gants pour exprimer ce qu’il pense, persuadé que cela lui permet d’agir plus efficacement. En agissant ainsi, il peut se faire des ennemis mais il n’en n’a cure. Cependant, il peut lui arriver après coup de constater une ampleur des dégâts qu’il n’avait pas soupçonnée et d’en être sincèrement navré.

Chez nous les êtres humains, êtres sociaux, les questions d’image sont très intriquées ; l’image que l’on a de soi dépend en grande partie de celle que nous renvoient les autres de nous-mêmes. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à ce jeu de miroirs.

L’estime de soi influe grandement sur la façon dont on accepte ou non son image. Souvent, ceux qui se sentent « bien dans leur peau » ont plutôt une bonne image d’eux-mêmes. Une bonne estime de soi va de pair avec l’acceptation de sa propre image physique. À l’inverse, les personnes qui ont plus ou moins perdu leur estime de soi ont en général du mal à accepter leur image physique ; elles peuvent même avoir du mal à se regarder dans une glace.

Par ailleurs, le fait d’améliorer son apparence a des répercussions nettes, et même parfois spectaculaires, sur l’estime de soi. Pour exemple, l’action d’associations d’aide au retour à l’emploi : elles proposent de « relooker » des femmes en situation difficile, qui avaient négligé leur apparence depuis longtemps. Pendant une journée, tout y passe : coiffure, maquillage, habillage, chaussures, avec à la clé un regain de confiance en soi. Entre le matin et le soir, les femmes changent de regard sur elles-mêmes, elle se disent plus féminines et plus belles, et cela leur redonne de l’assurance, par exemple pour aborder des entretiens d’embauche.

Et vous, quelle image avez-vous de vous-même ?


Renaud Cherel


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