Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 18 février 2013

Optimisme, pessimisme


Baptiste se sent assez heureux de son sort et se dit que beaucoup de gens sont plus mal lotis que lui. Plutôt tourné vers l’avenir, il élabore facilement des projets dont il entrevoit rapidement tous les avantages, mais il lui arrive souvent de sous-estimer les obstacles potentiels. De son passé, il a tendance à ne retenir que les bons moments, et à plus ou moins oublier les épreuves et les difficultés qu’il a traversées.

Amandine, au contraire, a tendance à considérer que les choses vont plutôt mal actuellement, et quand elle examine un projet, elle en discerne rapidement les failles et les faiblesses. Elle est capable d’anticiper les obstacles qui risquent de s’opposer au projet et considère presque instinctivement les objections qui pourraient lui être adressées. Quand elle se remémore son expérience passée, toutes les difficultés qu’elle a dû traverser surgissent à son esprit.

On peut dire que Baptiste a une vision optimiste des choses, par opposition à Amandine qui pourrait être qualifiée de pessimiste. L’optimiste anticipe positivement ce qui peut arriver, en étant attentif à ce qui peut s’avérer heureux, utile ou dynamique dans la situation nouvelle qui se présente. Le pessimiste, à l’inverse, envisage d’abord les difficultés ou les blocages de cette même situation.

Dans la société française d’aujourd'hui, l’optimisme est souvent perçu comme de la naïveté, qui nous maintient dans l’illusion que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Cette façon de voir semble caractéristique de notre pays : selon une étude du réseau Gallup International menée auprès de 51 pays fin 2011, les français décrochent la palme du pessimisme, confirmant une tendance établie depuis des années.
 
Pourtant, à y regarder de près, les deux points de vue ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Côté pessimiste, des scientifiques de l’université de New York ont testé la stratégie de "mental contrasting", qui consiste à penser aux obstacles éventuels à surmonter avant d’entreprendre un projet. Cette stratégie permet de prendre des décisions plus efficaces et d’atteindre davantage d’objectifs qu’un groupe témoin plus « optimiste ». Cependant, une autre étude montre que, si le fait d’envisager les obstacles éventuels augmente la détermination, l’efficacité est liée à la croyance que l’objectif est atteignable. Sinon, le pessimisme a un effet inverse de découragement.

Côté optimisme il semblerait, d’après les nombreuses études menées sur le sujet, qu’une attitude généralement optimiste dans la vie soit associée à une meilleure santé et à une espérance de vie plus longue, liée notamment à des risques plus faibles de problèmes cardiaques. L’optimisme semble être un trait socialement souhaitable dans la plupart des communautés : les optimistes sont en général plus facilement acceptés, tandis que ceux qui répandent la morosité sont traités de manière moins favorable. Mais pour être opérant, l’optimisme doit être tourné vers l’avenir : revenir sur des faits accomplis et se reposer sur ses lauriers peut nous conduire à faire des choix immédiats qui vont à l’encontre de nos objectifs à long terme.

Comme le verre à moitié plein, l’optimisme est recommandé, à condition de consommer avec modération !



Renaud Cherel



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