Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 4 février 2013

Faut-il chercher la perfection ?


"L'homme de Vitruve" de Léonard de Vinci : l'homme parfait?
Philémon est épuisé : au bureau, il cherche constamment à ne jamais décevoir et à être irréprochable en exerçant une vigilance de tous les instants. Cela lui demande des efforts extrêmes mais, malgré cela, il ne parvient pas à se prémunir contre tous les imprévus. Quand il doit faire face à une situation non préparée, c’est la panique.

Selma est artiste peintre ; elle a toujours eu le souci méticuleux du détail, et a l’habitude de travailler à son chevalet jusqu’à ce que l’exécution sur le tableau corresponde exactement à l’image qu’elle avait en tête. Elle retire de sa ténacité et de ses efforts soutenus une réelle sensation de plaisir, d’autant plus que ses œuvres sont appréciées du public.

Zita, par peur des critiques, cherche à être parfaite maîtresse de maison, elle passe des heures à astiquer les moindres recoins de son intérieur : « Mon appartement doit être impeccable… Si quelqu’un venait à l’improviste, je ne supporterais pas qu’il puisse voir du désordre ou de la poussière. » Zita est préoccupée par le jugement que l’on pourrait ainsi porter sur elle.

Au travail, Valentin ne peut pas s’empêcher de consacrer du temps et de l’énergie aux petits détails sans importance, au lieu de s’atteler aux points essentiels du projet en cours dans son service. Ses collègues lui reprochent d’avancer trop lentement ; il en retire une opinion négative de lui-même et se sent minable.

Osmonde est un bourreau de travail incapable de se détendre. Très efficace, elle suit ses dossiers heure par heure et ne peut s’empêcher de consulter ses mails professionnels jusque sur la plage. Mais à la moindre erreur ou au simple lapsus, elle se fait intérieurement des reproches acerbes pendant des journées entières.

Faut-il être parfait ? Doit-on chercher la perfection ?

Nous vivons dans une société qui nous pousse à faire toujours mieux, à être toujours plus performants, non seulement dans la sphère professionnelle, mais dans tous les domaines de la vie. Le désir de s’améliorer est certainement très positif ; mais lorsqu’il se transforme en volonté acharnée de perfection, il peut provoquer des dégâts, à notre détriment et à celui de notre entourage.

D’un côté, le souci de perfection peut nous fournir une grande énergie motrice : il nous pousse à mener à bien nos projets et nous fournit la motivation nécessaire pour persévérer face au découragement et aux obstacles qui ne manquent pas de se dresser sur la route. Avec le risque de déborder sur d’autres domaines de la vie.

De l’autre, le perfectionnisme devient toxique quand on s’efforce compulsivement et sans trêve d’atteindre des buts irréalistes et que, face à l’échec, on n’en retire qu’amertume et auto-jugement négatif. Il peut mener à la procrastination quand il sert à reporter les tâches à plus tard : « Je ne peux pas démarrer ce projet tant que je ne maîtriserai pas parfaitement la procédure ». Au final, il peut se traduire par une faible productivité.

Il s’agit donc de trouver le bon dosage entre les deux, en acceptant de ne pas être parfaits !


Renaud Cherel



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