Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 22 octobre 2012

Admiration


Mère Térésa, une des personnes les plus admirées des Français
Des amis discutent autour d’un apéritif à propos des personnes qu’ils admirent.

« Je suis en admiration devant ma voisine, explique Marylise. Elle a beaucoup de mérite : ce n’est vraiment pas évident d’élever seule ses trois enfants, tout en travaillant. Je la trouve très responsable et courageuse. Chapeau ! »

« Moi, réplique Hugolin, j’éprouve une certaine admiration pour mon collègue de bureau : il est capable de prendre des risques dans sa carrière pour suivre son rêve. Honnêtement, je ne me sens pas capable d’en faire autant. »

« Ce qui force mon admiration, glisse Olga, ce sont les athlètes handicapés des jeux paralympiques. Surmonter son handicap pour arriver au sommet, je trouve ça formidable. Certains même disent que, sans le handicap, ils n’auraient pas accompli ce parcours. Quel courage, quelle constance dans l’effort ! »

L'admiration n’est pas à proprement parler un sentiment que l’on éprouve, mais plutôt un jugement teinté d’émotion à l’égard de personnes ou bien d’objets, comme une œuvre ou un paysage que l’on juge beau ou grand. Les émotions qui viennent se mêler à ce jugement sont ressenties comme positives : joie, intérêt, émerveillement. L’admiration est souvent dirigée vers une dimension éthique ou une capacité acquise par la personne : dans leur conversation, Marylise, Hugolin ou Olga admirent des gens qui, à leurs yeux, ont réalisé quelque chose de bien et d’exigeant. L’admiration se situe hors des comparaisons sociales, au-delà de l’envie, de l’agacement ou de la dévalorisation. Elle nous permet de prendre pour modèle des personnes qui ont acquis une excellence dans un domaine particulier. Mais bien sûr, comme toute évaluation, ce jugement admiratif est posé en fonction de notre propre échelle de valeurs.

L’admiration commence aux premiers jours de la vie – l’enfant commence par admirer totalement sa mère – puis elle cède peu à peu la place à une attitude plus mûre, plus critique. Pour l’enfant, l’admiration peut être sans bornes parce que l'écart entre ce qu'il perçoit de lui-même et ce qu'il voit chez l'autre est immense. En grandissant, les choses se relativisent, il commence à percevoir des défauts ; mais le jeune a besoin de héros qui suscitent son admiration et le stimulent. Et il arrive parfois que le désir éperdu d’admirer conduise à l’adulation ou au fanatisme, même chez des adultes.

Pour une personne mature, par contre, l'admiration n’est pas une idéalisation : on peut n’admirer que certains aspects, certaines attitudes de quelqu’un. Sous d'autres aspects, la personne admirée peut laisser indifférent, voire même rebuter.

L’admiration n’est donc pas non plus un renoncement à agir, écrasé par la perfection de la personne qu’on admire. Au contraire, l’admiration peut nous pousser en avant, nous conférer la stimulation nécessaire pour progresser.

Enfin, je suis convaincu que l’admiration réciproque est une composante essentielle de l’amour durable. Sans admiration, l’attirance et le désir fusionnel de l’autre ne peuvent durer qu’un temps limité. L'admiration invite au respect.

Alors, quel que soit notre âge et notre parcours de vie, conservons et alimentons notre précieuse capacité d’admiration !

Renaud CHEREL




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Liens externes :
    http://www.redpsy.com/guide/admiration.html

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