Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 24 septembre 2012

Confiance, méfiance


La trapéziste Justine Bernachon
fait confiance à son matériel et à elle-même
Le mot confiance vient de l’ancien français fiance, dérivé du latin fides, foi. Avoir confiance, c’est se fier, avoir foi en quelqu’un ou en quelque chose. À l’inverse, se méfier, c’est ne pas se fier, se tenir en garde vis-à-vis de ce quelqu’un ou de ce quelque chose.

Faut-il faire confiance ou bien se méfier ? La méfiance, pratiquée à bon escient, nous préserve assurément de nombreux désagréments. Mais sans confiance, comment construire une relation amicale, amoureuse ou professionnelle ? Alors, quelle serait la meilleure attitude à adopter ? Comme dans beaucoup de domaine, c’est souvent l’excès qui nuit ; mais la difficulté consiste à trouver le bon intermédiaire entre les deux extrêmes, selon les situations.

Car nous avons tendance souvent à préférer un type d’attitude générale : soit nous faisons confiance a priori, soit nous sommes dans la méfiance a priori. Mais l’excès de confiance en l’autre peut nous faire tomber dans la crédulité ou la naïveté, alors qu’à l’inverse, la méfiance excessive et systématique peut amener à la paranoïa et condamne à l’isolement et à la solitude.

Ce balancement entre confiance et méfiance a été très tôt imprimé en nous : le bébé, le très jeune enfant dépend entièrement de ses parents, il ne peut que leur faire confiance pour survivre. Mais en même temps, il lui arrive d’éprouver des sensations désagréables quand sa mère n’intervient pas assez rapidement pour s’occuper de lui ou qu’elle ne répond pas exactement à ses désirs : la méfiance s’installe quand il devient capable d’anticiper de tels moments. En grandissant, ce mélange ambivalent de confiance et de méfiance fera probablement partie de la trame de ses relations humaines. L’une ou l’autre de ces tendances opposées peut être renforcée par l’entourage et les circonstances.

Malo reconnaît être trop naïf : « J’adore rendre service et spontanément j’accorde une totale confiance aux gens ; mais parfois je le regrette amèrement : trop bonne poire, je me suis fait avoir par un indélicat… »

Cécilia confie : « Mes parents étaient très angoissés par le monde extérieur. Ma mère me répétait tout le temps : "Méfie-toi des gens…" Je comprends bien que ces avertissements étaient nécessaires à ma sécurité ; mais je crois que c’était excessif. Du coup, je ne fais confiance à personne et j’imagine toujours le pire de ce qui pourrait arriver. Par exemple, un homme en face de moi a la chemise ouverte. Je me dis : "Il a laissé sa chemise ouverte pour pouvoir y passer la main… pour attraper quelque chose dans sa chemise. Si ça se trouve, c’est une arme qu’il a cachée là." Et je l’observe avec attention. »

Ainsi, Cécilia en vient à percevoir le monde extérieur comme une jungle terrifiante peuplée d’agresseurs potentiels, et il lui est très difficile de nouer des relations nouvelles, que ce soit dans le milieu professionnel – elle travaille depuis 15 ans dans la même entreprise mais ne peut pas imaginer de changer – ou dans sa vie amoureuse.

Nous verrons la prochaine fois comment sortir de ces extrêmes.

Renaud CHEREL




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    Estime de soi et confiance en soi

Liens externes :
   http://bernard-romain.over-blog.com/article-33036825.html

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