Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mardi 25 octobre 2011

Cour de récréation

Cour de récréation (Photo Valérie Winckler)
Evelyne se souvient de la cour de récré : « J’étais une fille un peu timide, mais j’avais beaucoup de copines. J’étais plutôt gaie, j’aimais m’amuser à de nombreux jeux ; mais je me souviens que j’aimais en changer, j’étais toujours la première à dire : et si on jouait à ça, maintenant ?... »

Clément raconte : « Je n’étais pas bagarreur, pas le caïd de la cour de récréation ! J’étais un enfant calme, pas leader, pas meneur du groupe. Je n’ai plus trop de souvenirs, mais je crois que je ne me suis pas ennuyé… j’aimais bien être dans un groupe mais à vrai dire je n’avais pas trop d’amis, de vrais amis : un ou deux seulement ; je n’aimais pas inviter du monde en vrac. »
Il est curieux de constater combien notre façon de faire dans la cour de récréation, enfant, est révélateur de notre personnalité d’adulte.

Ceci s’explique : en effet, selon la plupart des auteurs, les grands traits de notre personnalité se mettent en place avant l’âge de six ans. Et si l’on sait bien regarder, ces traits apparaissent clairement car ils sont moins cachés par le vernis de politesse et d’attitudes sociales que nous avons appris à appliquer en tant qu’adulte.
Mais, à l’examen de la façon dont on se comportait étant enfant, on est confronté à deux obstacles :       
- d’abord, on ne se souvient pas toujours très bien, notre mémoire ayant opéré un tri dans les souvenirs ;          
-ensuite, on se rend compte fréquemment que déjà l’enfant que nous étions adoptait des comportements différents selon les circonstances.

À la maison, l’enfant que j’étais demeurait sous l’influence de ses parents ou des personnes ayant autorité sur lui ; selon son tempérament, il réagissait contre (enfant rebelle) ou en faveur (enfant soumis) de l’autorité. De la même façon, pendant les cours scolaires, le même enfant était sous l’influence du maître ou de la maîtresse d’école et adoptait une attitude rebelle ou soumise. Dans ces deux types de circonstances, une minorité d’enfants se comportent de façon neutre vis-à-vis de l’autorité (enfant libre), mais ils ne sont pas nombreux.

Par contre, dans la cour de récréation, les contraintes se faisaient moins directement sentir et l’enfant que j’étais se livrait davantage à ses impulsions : c’est ce qui explique le choix de la cour de récréation comme lieu de discernement des traits de personnalité. On pourrait aussi choisir les moments de loisirs que nous avions, enfant, à condition que ce fussent de vrais temps libres et non pas des activités imposées plus ou moins directement par les parents : ce qui, à la réflexion, n’est pas toujours évident.

Quel était mon comportement dans la cour de récréation ? Étais-je plutôt leader, rassemblant des camarades autour de moi pour réaliser un projet ? Aimant être en groupe mais plutôt suiveur ? Souvent isolé, ou avec un ou deux ami(e)s choisis ? Défenseur des plus faibles et justicier ? Faisant le clown pour amuser la galerie ? Qu’est-ce que cela dit de moi ?

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog : 
Education des enfants

vendredi 21 octobre 2011

Quelques outils pour se recentrer

Chantal est en train de travailler sur un projet délicat lorsqu’une collègue l’interrompt brusquement pour lui demander de l’aide. Chantal est très ennuyée, car elle doit remettre son rapport dans la journée ; mais, fidèle à son comportement habituel, elle laisse là son travail et suit sa collègue pour lui donner un coup de main. Finalement cette intervention lui demande plus d’une heure ; en conséquence de quoi elle terminera de rédiger son rapport dans le stress, au risque de faire quelques erreurs qu’elle regrettera par la suite.

Face à la même situation, Alonzo réagit d’une autre manière, par un grand coup de colère : il renvoie son collègue hors de son bureau en lui disant de se débrouiller ; il n’a pas le temps de s’occuper d’incompétents qui ne savent même pas faire leur travail correctement. Plus tard, il se reprochera d’avoir été trop brutal avec ce collègue qui, au fond, est un brave garçon…

Tous deux ont réagi un peu automatiquement ; mais comment en sortir ? On peut schématiser le fonctionnement d’une personne en disant qu’elle sollicite trois centres : le centre instinctif, symboliquement associé au corps et plus précisément au ventre ; le centre émotionnel, associé au cœur ; et le centre mental, associé à la tête. Dans notre exemple, Chantal et Alonzo ont sollicité ces trois centres, chacun à leur manière.

Comme nous l’avons vu semaine dernière (voir Se recentrer ici et maintenant), le recentrage nous permet de sortir de nos comportements habituels, de rompre en quelque sorte l’enchaînement quasi automatique de nos réactions face à un type de situation donné. Tout naturellement, le recentrage va passer par l’un des trois centres. On peut donc envisager trois modalités possibles de recentrages selon le centre choisi :
Savoir prendre un moment pour se recentrer

- Travailler sur les sensations du corps
Par exemple sentir le poids des différents membres de mon corps, les pieds sur le sol. Prendre conscience des différents muscles de mon corps et les relâcher. Prendre conscience de ma respi-ration, des mouvements du diaphragme. Porter mon attention sur une partie du corps et me dire intérieurement comment je sais que mon attention est là.

- Travailler sur les sensations du cœur.
Mettre la main sur mon cœur. Porter mon attention sur les battements de mon cœur. Ressentir une chaleur au niveau de mon cœur. Dire comment je sais que mon attention est là. Si je suis avec d’autres, me mettre en lien avec mon voisin par le cœur.

- Travailler avec la tête sur des déplacements.
Visualiser un endroit, par exemple une île grecque en été (ou tout autre endroit). J’imagine le décor en détail et je m’y plonge. Quelles sont les sensations (le vent sur ma peau…), les odeurs (du poisson grillé, des épices…), les émotions qui me traversent ?

En exécutant ce type d’exercice, je sors de mes comportements habituels et répétitifs pour être présent à ce qui se passe ici et maintenant dans mon corps, dans mon cœur ou dans ma tête. Le fait de répéter régulièrement ce type d’exercice va m’aider peu à peu à me distancer de mes schémas habituels.

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Se recentrer ici et maintenant
    Améliorer sa qualité de présence
    Libérer son intuition

Liens externes :
    Cultive tes talents

mardi 18 octobre 2011

Se recentrer dans l'ici et maintenant

Dans la vie courante, nous sommes fréquemment en fonctionnement automatique : nous avons mis en place depuis très longtemps des ensembles de comportements adaptés à certaines situations, et nous les exécutons sans plus y penser. C’est ainsi que nous accomplissons, sans vraiment y prêter attention, un certain nombre d’actions quotidiennes plus ou moins complexes. Cela peut être très variable : se laver les dents ou bien faire ses achats express dans les rayons du super-marché local ; répondre à la salutation d’une personne connue ou bien exécuter certaines tâches professionnelles.

Chacun de nous a ainsi ses schémas de comportements ; ceux-ci nous sont extrêmement utiles car ils nous permettent d’améliorer notre efficacité : quand nous avons appris à conduire, toute notre attention était concentrée sur le maniement des pédales et du levier de vitesse, sur tous les détails qui permettent de manœuvrer le véhicule. Par conséquent, il nous était difficile de soutenir une conversation un peu élaborée ou de goûter notre environnement. Ayant acquis les réflexes nécessaires au fil des kilomètres, notre conduite est devenue automatique et nous pouvons mieux apprécier le paysage ou discuter avec notre voisin en conduisant.

Par contre, ces schémas ne sont pas toujours adaptés à la situation. C’est le week-end ; Guillaume prend sa voiture pour aller faire une course et, pendant le trajet, des préoccupations professionnelles lui traversent l’esprit. Lorsqu’il s’arrête, il constate qu’il s’est garé devant son bureau… il a retracé automatiquement, sans s’en rendre compte, son itinéraire quotidien de la semaine ! Ce genre de mésaventure peut nous arriver dans n’importe quel domaine où nous avons mis en place des automatismes qui, si nous n’avons pas conscience, peuvent rogner sur notre liberté. C’est le cas notamment dans mes modes de relations aux autres ; souvent je constate que « je ne peux pas m’empêcher de…, c’est plus fort que moi » ; mais dans ce domaine relationnel, j’en ai moins facilement conscience, alors que mes réactions un peu stéréotypées sont souvent assez évidentes aux yeux de mon entourage.

Le recentrage est un outil qui me permet de prendre une distance par rapport à mes automatismes pour mieux vivre dans le présent. Le but du recentrage, c’est de me distancier de ces fonctionnements égotiques pour redevenir une personne libre et avoir le choix du mode de relation le plus adapté à la situation – et non plus dans une compulsion. Peut-être que mon comportement automatique était le plus adapté à la situation, et je décide de le conserver ; mais j’ai prise sur la situation et je peux en décider autrement.

Les exercices de recentrage permettent de me remettre dans l’ici et maintenant. De renoncer aux jacasseries mentales, à mes préoccupations mentales pour être à ce qui est là. Si je suis triste, j’accueille cette tristesse et je ne me sauve pas ; je reviens à mon corps, à ma respiration. J’ai l’esprit que s’évade parce que je suis triste ? Je le constate et je reviens dans mon corps.

Renaud CHEREL

Exercices de recentrage.

Voir aussi dans ce blog :
    Vivre l'instant présent
    La solitude
    La nostalgie n'est plus ce qu'elle était

jeudi 13 octobre 2011

Défauts et qualités

Peut-on considérer nos défauts sans nos qualités ? Les uns et les autres ne sont-ils pas liés comme les deux faces d’une même pièce de monnaie ? J’aime à dire que beaucoup de nos défauts sont l’exagération de nos qualités.
Selon le Petit Robert, une qualité, c’est d’abord un élément de la nature d’un être, permettant de le caractériser. Et un défaut, c’est avant tout l’absence de ce qui serait nécessaire ou désirable ; un manque, une pénurie de quelque chose.
Pourtant, quand on considère la liste des défauts que l’on attribue généralement à une personne, ce sont souvent des excès plutôt que des manques qui sont montrés du doigt. Prenons quelques exemples.
Madeleine est timide, elle a les plus grandes difficultés à s’exprimer en public ; elle ressent cela comme un énorme défaut. En même temps, en petit comité, en situation de dialogue, elle est sensible et réceptive et d’ailleurs on vient facilement se confier à elle ; très attentive dans son travail, elle a la confiance de sa responsable ; par sa position en retrait, elle est plus à l’écoute et montre davantage de recul et d’objectivité pour traiter certains dossiers. Madeleine possède d’indéniables qualités ; son problème réside dans l’excès de sa timidité.
Pierre-Yves est économe, et cette qualité lui permet de gérer son budget sans problème ; malgré leurs revenus modestes, avec sa femme, ils ont pu acheter une petite maison sans se surendetter. Mais il en vient parfois à exagérer, à pinailler pour des détails et son sens de l’économie bascule dans l’avarice : ses amis le traitent de pingre, de radin. Son sens de l’économie, devenu compulsion, est ressenti comme un défaut : à lui de trouver le délicat équilibre entre les deux.
Nathalie est très curieuse, elle s’intéresse à tout ; cela lui a beaucoup été reproché dans son enfance : ses parents ne manquaient pas de lui rappeler que « la curiosité est un vilain défaut ». Pourtant, c’est cette curiosité qui lui a permis d’avancer, de faire d’excellentes études scientifiques et d’obtenir un diplôme d’ingénieur ; elle exerce actuellement une profession intéressante liée à la veille technologique. Parfois cependant elle agace ses amies par ses questions qui sont ressenties comme indiscrètes : à Nathalie de discerner la frontière ténue entre les deux…
Statue de Corot
(Photo R Cherel)
Nous pourrions continuer la liste, et constater que, bien souvent, un défaut est l’expression d’un excès, et que, selon les situations, le curseur doit être positionné différemment, avec discernement.
Une autre image : nous possédons tous des ombres et des lumières. Mais sans les ombres, comment peut-on distinguer le relief ? Voici une statue de Corot et de sa muse. Si elle est trop dans la lumière, nous ne distinguons aucun détail et n’a pas beaucoup d’intérêt. Avec les ombres, par contre, voici qu’apparaissent les reliefs et les charmes de cette composition.

Mes ombres ne sont pas des handicaps mais plutôt des atouts, des forces potentielles me permettant d’évoluer, d’aller de l'avant. Mes qualités et mes défauts sont un tout : qu’est-ce que je décide d’en faire ?

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Les talents
    Lespoints faibles
    Curiosité : défaut ou qualité ?

Liens externes :
    Mes défauts sont mes qualités

lundi 10 octobre 2011

Un être unique et merveilleux

Nous sommes à la fin de l’été, et déjà les feuilles de certains arbres changent de couleur, adoptant des tons plus dorés. Les feuilles commencent à tomber des arbres et à s’accumuler çà et là au gré des tourbillons de vent. Une feuille morte, ce n’est rien, rien du tout : j’en foule aux pieds des quantités sans même y penser. Chaque arbre porte des milliers de feuilles, et chacune d’entre elles est vouée à se dessécher et à disparaitre à l’automne.
Mais, ce matin, je m’arrête un instant pour contempler une feuille tombée d’un arbre à mes pieds ; je me penche un peu sur elle et me fais la réflexion : peut-être a-t-elle quelque chose à me dire, quelque chose à me raconter, cette feuille qui maintenant gît dans l’herbe mouillée, un peu fanée ?

D’abord, cette feuille-là, elle n’est pas rien du tout : c’est une feuille d’érable, une belle feuille bien dessinée, aux teintes mordorées, une de ces feuilles que les enfants ramassent pour décorer leurs cahiers. Elle a sa forme bien à elle avec ses petites pointes et son long pétiole. Non, décidément et contrairement à ce que j’avais pensé, elle ne ressemble pas tout à fait aux autres feuilles, elle a son originalité propre : il y a quelque chose d’unique dans cette feuille.

Ensuite, c’est vrai que j’aurais pu enlever cette feuille de l’arbre sans dommage ; d’ailleurs, elle est tombée naturellement, cette feuille. Cependant, il me faut bien admettre que sans elle et toutes ses sœurs, le bel érable qui me surplombe ne pourrait pas vivre. Une évidence s’impose à moi : même si chaque feuille a un rôle très modeste, ensemble, elles sont absolument indispensables. Ce sont les feuilles qui captent la lumière du soleil et qui, grâce à leur activité, fournissent l’énergie nécessaire à la vie de l’arbre. Chaque feuille est en réalité une sorte d’usine très complexe, une mini-centrale d’énergie très sophistiquée. Et puis, en dehors du fait que cette feuille est utile à l’arbre, je ne peux m’empêcher d’admirer son esthétique : elle est belle dans la régularité de sa forme et dans l’harmonie de ses couleurs.

Enfin, je pense à la vie de cette feuille : elle est née au printemps dernier, elle a grandi, elle a travaillé à la besogne pour laquelle elle a été faite puis, sa tâche accomplie, elle s’est arrêtée progressivement de fonctionner, passant du vert au jaune puis au brun. Avant de se détacher de sa branche, elle lui a transmis les sucres qu’elle avait accumulés, ne conservant que le strict minimum. Et après sa mort, sa substance formera l’humus dont se nourriront les racines de son arbre d’origine, ou d’autres plantes.

Finalement, cette humble feuille me dit beaucoup de choses sur moi-même… Ne suis-je pas moi aussi, comme elle, un individu parmi des millions d’autres ? Et pourtant je suis un être unique et merveilleux. Comme elle, j’ai ma beauté, qui peut être extérieure ou intérieure. Comme elle, j’ai une tâche à accomplir sur cette terre, et comme elle, je l’accomplis avec d’autres…


Renaud CHEREL




Voir aussi dans ce blog :
    Ordinaire extraordinaire

Lien externe :
    Si les feuilles et les arbres vous intéressent, voir aussi le blog Fleurs sauvages de Renaud Cherel.
    Extrait du livre "Le petit prince"

vendredi 7 octobre 2011

Orages, ô rage !

Orage
En fin d’été, surviennent les orages. Des nuages monstrueux et sombres s’élèvent du fond de l’horizon et gagnent rapidement toute l’étendue du ciel qui s’obscurcit ; le vent se met à souffler tout d’un coup en rafales et la température baisse de plusieurs degrés. Et avec les premiers éclairs qui zèbrent le ciel, éclatent les premiers coups de tonnerre, alors qu’un déluge de pluie s’abat, torrentiel. Parfois le spectacle est effrayant ; le vent tourne à la tempête qui déracine les arbres et emporte tout sur son passage, et la pluie est remplacée par la grêle qui hache la végétation. Les conséquences peuvent être désastreuses : incendies provoqués par la foudre, dégâts provoqués par la grêle aux installations ou aux cultures, rivières qui débordent, glissements de terrain, inon-dations.

Mais d’autres sortes d’orages peuvent survenir dans notre vie : troubles, disputes, explosion des passions, épisodes tumultueux de la vie conjugale, familiale, amicale ou professionnelle, événements brutaux qui nous arrivent sans avertir… Certains de ces orages sont provoqués par nos comportements, d’autres sont complètement indépendants de nous.
 
Timothée est sans cesse plein de colère rentrée, mais il ne l’exprime pas, car cela ne se fait pas. Il est en colère contre ce monde qui ne tourne pas assez rond, en colère contre ses collègues de travail qui ne sont pas assez consciencieux, contre son chef qui se comporte de façon injuste. Alors, sa colère explose en petit comité : l’orage éclate contre sa femme, contre ses enfants, contre les personnes qui, au fond, lui sont les plus précieuses…

Soraya, elle, ne déteste pas se mettre en colère ; c’est pour elle un moyen de décharger les tensions, ou de voir ce que les autres ont dans le ventre. Elle a le goût de la confrontation, elle déteste l’injustice et ses colères éclatent sans crier gare mais ont aussi vite disparu qu’elles sont nées. La colère est parfois aussi un moyen aussi de cacher sa peur. Mais Soraya ne mesure pas forcément les conséquences de ses colères, les dégâts collatéraux de leurs explosions.

Emmanuel est habituellement calme et même plutôt froid ; il paraît très rarement en colère. Par contre, ce qu’il ne supporte pas, c’est qu’on vienne se mêler de ses affaires, qu’on vienne toucher à ce qu’il considère comme sa bulle intime. Souvent il répond par le retrait, la mise en distance ; mais s’il ne peut faire autrement, il peut réagir par des remarques acérées, cinglantes.

Comment réagissons-nous face à ces orages de la vie relationnelle ? Certains d’entre nous aiment les provoquer ; d’autres, au contraire, peuvent être effrayés, voir même anéantis par ces explo-sions de violence verbale ou physique.

Pour ma part, qu’est-ce que je déteste le plus ? Qu’est-ce qui me met en colère, principalement ? Quand l’autre fait quoi ? Dans quelle situation ?

Parmi les choses qui existent, il est bien de considérer que les unes dépendent de nous, que les autres n'en dépendent pas et de nous attacher à celles qui sont de notre ressort. (Épictète)

Bonne semaine !


Renaud CHEREL


Pour aller plus loin...
Voici une liste - non exhaustive - d'adjectifs, avec les noms correspondants, permettent d'exprimer différentes nuances de la colère.

Adjectif (je me sens…)
Nom (plein de…)
À bout

Acariâtre

À cran

Acerbe

Acrimonieux
Acrimonie
Agacé
Agacement
Agité
Agitation
Agressif
Agressivité
Aigri
Aigreur
Amer
Amertume
Antipathique
Antipathie
Âpre
Âpreté

Aversion
Bagarreur
Bagarre
Belliqueux
Belligérance 
Bloqué
Blocage 
Brûlant
Brûlure 
Cassant
Casse 
Choqué
Choc
Coléreux
Colère
Combatif
Combat (intérieur)
Contrarié
Contrariété
Courroucé
Courroux
Crispé
Crispation
D’humeur massacrante
Massacre
D’humeur noire
Noirceur
De mauvaise humeur

Débordé
Débordement
Déchiré
Déchirement
Détestable
Détestation
Emporté
Emportement
Énervé
Énervement
Enragé
Rage

Rogne
Exaspéré
Exaspération
Excédé

Excité
Excitation
Exécrable
Exécration
Fâché
Fâcherie
Froissé

Frustré
Frustration
Fumasse (fam.)

Furax
Fureur
Furibard (fam.)
Fureur
Furibond
Fureur
Furieux
Fureur
Grognon
Grogne
Haineux
Haine
Hargneux
Hargne
Hérissé

Heurté
Heurt
Horripilé

Hostile
Hostilité
Impatient
Impatience
Importuné

Indisposé
Indisposition
Injurieux
Injure
Insatisfait
Insatisfaction
Irrité
Irritation
Jaloux
Jalousie
Maussade

Mauvais

Mécontent
Mécontentement
Morose
Morosité
Mortifié
Mortification
Offensé
Offense
Outragé
Outrage
Persifleur
Persiflage
Piqué au vif

Railleur
Raillerie
Rancunier
Rancune
Remonté (fam.)

Renfrogné


Ressentiment
Revêche

Rude
Rudesse
Sarcastique
Sarcasme
Sardonique

Sous pression

Surexcité
Surexcitation
Teigneux

Tendu
Tension
Ulcéré
Ulcération
Venimeux
Venin
Vexé
Vexation
Vindicatif

Violent
Violence
Vois rouge


Voir aussi dans ce blog : 
    Colère

Liens externes : 
    Comment bien gérer sa colère

dimanche 2 octobre 2011

Rentrée

Cueillons les fruits de nos expériences !
Agathe venait de rentrer de vacances avec ses trois enfants, son conjoint les ayant précédés d’une semaine. C’était la course avant la rentrée scolaire, avec toute une nouvelle organisation à mettre en place, les achats de fournitures scolaires et de vêtements neufs, la préparation des inscriptions aux différentes activités pour l’année qui vient…

Luc devait faire face à de nouveaux défis et réactiver les opérations commerciales qui s’étaient un peu assoupies pendant la période d’été : il devait mettre les bouchées doubles pour atteindre voire dépasser ses objectifs d’année dans une conjoncture économique difficile.

Bien plus que la plupart des pays, la France tourne au ralenti au mois d’août. La reprise en est d’autant plus marquée : la rentrée n’est pas seulement pour les enfants, les jeunes et tous ceux dont l’activité est liée à l’enseignement ou l’éducation, mais pour une bonne proportion des Français. Par voie de conséquence, cette période correspond pour beaucoup d’entre nous à la reprise d’un certain nombre d’activités : c’est le moment de s’inscrire à tel club sportif, à telle activité sociale ou culturelle, de s’engager dans telle association, de prendre telle bonne résolu-tion, ou de relancer la dynamique dans le domaine professionnel.

Notre vie est ainsi rythmée par des habitudes sociales – qui n’ont pas toujours été ainsi, les vacances d’été étant un phénomène récent –venant se surimposer aux rythmes de notre vie person-nelle. Nous pouvons nous y opposer si nous en avons les moyens : par exemple, pour ceux qui sont à la retraite, rien n’empêche de prolonger ou de prendre des vacances en septembre. Mais pour les autres, nous pouvons aussi tirer parti de ces rythmes qui nous sont imposés de l’extérieur.

Dans la tradition chinoise, à nos quatre saisons traditionnelles – printemps, été, automne, hiver – s’ajoute une saison intermédiaire, ou intersaison, qui vient s’insérer comme une zone de transition entre deux saisons traditionnelles. Entre été et automne, on pourrait appeler l’intersaison « Récolte » ou « Fin d’été ». Elle est très importante, car elle marque la transition entre l’énergie yang de l’été et l’énergie Yin de l’hiver. La fin d’été est le temps de la maturation et du pourrissement. S’ils ne sont pas récoltés à temps, les fruits et les grains se gâtent et sont rapidement perdus, devenant impropres à la consommation.

Nous pouvons aisément transposer cela en termes de vie personnelle : la fin d’été, c’est le moment de la récolte des résultats de nos efforts. Pressés que nous le sommes de nous engager dans nos nouvelles activités, n’oublions donc pas de savourer les fruits de nos réalisations, de nos agissements passés, de tirer les leçons de ce que nous avons terminé. Car si nous ne le faisons pas maintenant, demain ne risquons-nous pas d’être pris par nos activités nouvelles et multiples ? Et les fruits qui étaient à notre portée ne risquent-ils pas d’être perdus ?

Donc, avant de nous engager dans de nouvelles voies, prenons le temps – ne serait-ce que quelques heures – de clore notre chapitre de vie précédent, de savourer ce qu’il nous a apporté et de tirer les leçons de ce que nous ressentons éventuellement comme des échecs, ce qui nous permettra de les éviter – ou en tout cas de les amoindrir – à l’avenir.


Renaud CHEREL




Voir aussi dans ce blog : 
    La Rentrée
    Reprise d'activité
    La reprise
    Redémarrage

Liens externes : 
    Acupuncture, saisons et intersaisons