Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

mercredi 27 avril 2011

Arbres d'hiver

J’aime me promener dans la forêt en toute saison et contempler les arbres divers ; ils nous offrent un spectacle sans cesse renouvelé. Contrairement aux apparences, la forme de l’arbre n’est pas constante et immuable, elle change et évolue constamment... mais évidemment son échelle de temps n’est pas la nôtre !

Peuplier d'Italie (photo R. Cherel)
L’avez-vous déjà remarqué ? On peut souvent avoir une idée de l’espèce d’arbre à laquelle on a affaire simplement en regardant sa forme générale, à condition, bien sûr, que cet arbre n’ait pas été taillé par l’homme mais ait eu la possibilité de croître librement. En période hivernale, beaucoup d’arbres de nos contrées perdent leurs feuilles, et cela nous permet de discerner leur architecture, les formes que prennent leurs branches et qui leur confèrent leur silhouette particulière.

Pour chaque espèce d’arbre, et même pour chaque individu, c’est un peu comme une personnalité qui se dévoile alors. Observons par exemple des peupliers – qui n’aient pas été taillés récemment, car dans ce cas leur silhouette est complètement artificielle – nous constatons que la tendance est à la ligne droite. Rien ou presque ne vient entraver la croissance vers le ciel : dès qu’elles naissent du tronc, les branches s’incurvent vers le haut et poussent quasiment à la verticale. C’est ce type de croissance qui donne aux peupliers d’Italie leur silhouette si caractéristique et assez unique parmi les arbres de nos forêts.

Si l’on s’amusait à attribuer une personnalité aux arbres en fonction de leur aspect hivernal, je dirais pour ma part que le peuplier représente une certaine simplicité, une droiture qui, à la limite, confinerait à la rigidité. Sensation de rigidité souvent accentuée par leur plantation en alignements parfaitement ordonnancés.
Chêne en région parisienne (photo R. Cherel)
Ce port n’a rien à voir avec l’allure générale du chêne, comme l’exemple photographié ici dans une forêt de l’ouest parisien :
Celui-ci dessine l’image d’une personnalité bien plus complexe. Voyez comme ses branches – les plus fines tout autant que les branches maîtresses – ne se tendent pas directement vers la lumière mais se tordent, partent à droite, hésitent puis repartent à gauche, semblant exécuter un certain nombre de contorsions dans l’espace. Le chêne, à l’allure si ferme et imposante lorsqu’il se pare de son feuillage, ne nous paraît-il bien plus torturé lorsqu’il en est dépouillé ?

Est-ce vraiment de l’hésitation ? Le chêne, symbole de force, de virilité et de sagesse, serait-il un grand timide, sous ses apparences conquérantes ? Ou bien les méandres dessinés par ses branches seraient-elles l’indice d’une personnalité astucieuse, voire calculatrice et contestataire ? Le chêne si vénéré des Français aurait-il quelque ressemblance avec l’âme de nos compatriotes ? A chacun de se faire son opinion.

Vous sentez bien que je m’amuse ici ; mais tout spectacle qu’il nous est donné de contempler est une occasion de s’émerveiller de la vie et d’en tirer des leçons. Pour moi, ce chêne si imposant dans sa parure d’été mais plus tourmenté intérieurement que les apparences ne le laissaient deviner, n’est-il pas une illustration très réaliste de ce que nous sommes parfois ?...

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Promenades
    Les arbres
    L'écorce des arbres

Liens externes : 
   Le blog Fleurs sauvages de Renaud Cherel
   Belles photos de nature avec Anne Jutras : Quand la neige vient changer vos plans

mardi 26 avril 2011

Rédiger ses messages

Bien rédiger ses messages (dessin Renaud Cherel)
Dans le message précédent (voir Maîtriser sa messagerie), j'ai donné quelques conseils pour maîtriser sa messagerie. Voyons maintenant comment rédiger ses messages. Une communication par mail efficace doit être pertinente, structurée et organisée. Communiquer pour être lu, pour être compris, et pour qu'une action soit entreprise, tel est l'objectif. Voici quelques astuces pour optimiser la rédaction de vos messages :

Choisissez les bons médias pour communiquer

La messagerie électronique est un outil plein de non-dits et de ruptures d'information, sans compter les traces écrites... Tout cela peut être à l'origine de malentendus. Certains échanges seront plus efficacement gérés en face à face, dans un bureau ou devant la machine à café. Ce sera le cas pour discuter sur un sujet complexe, régler un conflit ou avoir un entretien à enjeu émotionnel fort. D’autres échanges, qui demandent beaucoup d’interactivité ou bien une réponse immédiate, seront peut-être mieux réglés par téléphone ou en visioconférence pur un échange de groupe.

Évitez la confusion des genres

Il est très difficile pour notre cerveau de gérer en même temps des informations trop différentes. Il est donc préférable de gérer séparément les messages personnels et les messages professionnels. Par exemple en ayant créé deux adresses de messagerie séparées. Ou, au moins, en séparant ces informations dès qu’elles vous parviennent.

Un titre pour un message

Il s’agit de la rubrique « objet ». Si votre correspondant reçoit de nombreux messages, ceux qui sont sans objet risquent de passer aux oubliettes, ou d’être considérés comme non importants. Par ailleurs, le titre vous permet, ainsi qu’à votre correspondant, de classer plus aisément les messages. Pour cela, choisissez un titre bref, qui soit bien en rapport avec le contenu.

Un seul thème par message

Sauf évidemment si le but de l’échange est justement d’aborder divers points, mieux vaut en-voyer autant de messages différents que de thèmes. Cela permet un traitement plus efficace. Certaines questions peuvent être plus urgentes ou plus importantes que d’autres, et pourront être traitées en priorité. Une fois la question importante réglée, votre correspondant risque de classer ce message sans traiter les autres questions si elles portent sur des thèmes complètement différents.

Soyez bref !

Plus votre message est bref, plus il est percutant ; au maximum, il doit tenir entièrement sur un seul écran – c’est déjà beaucoup. Si vous devez donner des détails sur un point, faire un compte-rendu ou fournir un rapport, mettez ces éléments en pièce jointe, et non pas dans le message.

Relisez le texte avant de l’envoyer

Prenez toujours le temps de la relecture. Cela ne prend que quelques secondes et c’est impératif pour éviter les fautes, les lapsus ou les oublis ! Mais cela vous permet aussi de vous mettre dans la peau de votre destinataire et vous assurer que votre message lui sera compréhensible au premier coup d'œil : vous aurez alors plus de chances d'être efficace.

Formules de politesse

Vos formules d’introduction et de conclusion peuvent varier considérablement selon le degré de proximité que vous entretenez avec votre correspondant. Vous pouvez grandement simplifier les formules de politesse dans un courriel ; mais ne les négligez pas sous prétexte d’efficacité !

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Maîtriser sa messagerie
    Vive l'écriture!

lundi 18 avril 2011

Maîtriser sa messagerie

« Je suis hyper-stressée par les messages de mon boss », explique Francine. « Il m’envoie des mails à tout bout de champ et il exige que je lui réponde dans les minutes qui suivent. Ça m’oblige à interrompre mon travail en cours, et à la fin de la journée je n’ai pas fait la moitié de ce que je devais faire ! C’est épuisant ! »

Adrien reconnaît être dérangé par les alertes sonores de sa messagerie : « Même quand je suis occupé à autre chose, avoue-t-il, je ne peux pas m’empêcher d’aller consulter ma messagerie lorsque retentit l’annonce d’un message. Or, la plupart du temps, ce sont des messages non urgents qui ne font que me disperser. Je perds à chaque fois un peu de ma concentration et cela demande un effort pour revenir sur le dossier en cours. »

La messagerie électronique est devenu le moyen de communication le plus employé dans l’entreprise, devant le téléphone. Pourtant, maitrisons-nous suffisamment cet outil qui, mal utilisé, risque de nous faire perdre du temps au lieu d’en gagner ? N’est-il pas préférable d’être maître de sa messagerie plutôt que de se laisser déborder par elle ?

Voici quelques conseils pour maîtriser sa messagerie électronique.

Choisir le moment de traiter ses messages

Les spécialistes sont unanimes sur ce point : c’est l’usager qui va consulter ses messages au moment qu’il choisit plutôt que de se laisser déranger à tout moment. On surestime souvent l’urgence des messages. Donc, pour une meilleure efficacité, il est conseillé de désactiver les alertes sonores ou visuelles des messages et de se choisir un rythme de consultation qui conviendra à son activité : pour certains, une fois par jour suffira ; pour d’autres, ce sera trois fois par jour.

Trier les messages

Une forte proportion des courriels ont une valeur très faible : selon différentes enquêtes, la proportion des mails indésirables dépasserait 90%. Des logiciels de filtrage, dits « antispams » en éliminent un certain nombre. Beaucoup d’autres messages ont une valeur éphémère, comme les détails de lieu ou d’heure d’un rendez-vous. Les messages conservés peuvent être classés par dossiers. Le système de classement, pour être efficace, devra faire l’objet d’une réflexion et correspondre à la façon de travailler de la personne. Par ailleurs, on peut noter que la plupart des systèmes de messagerie possèdent des options per-mettant de trier et classer automatiquement une part du flot des messages à partir de leur titre ou de mots-clés.

Vider sa boîte de réception

L’idéal est de pouvoir faire en sorte que la boîte de réception du courrier soit vide en fin de journée : tous les messages ayant été soit supprimés, soit classés dans des dossiers, soit répertoriés dans les contacts. Cela permet de se sentir plus léger, de diminuer les sentiments d'anxiété et de culpabilité ! En utilisant des techniques de ce type, Adrien s’extrait de sa dépendance. Il dit avoir diminué son niveau de stress et gagné plus de contrôle sur sa vie professionnelle. Quant à Francine, il lui faut aussi convaincre son chef… ce qui pourra faire l’objet d’une autre lettre !

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog : 
    Rédiger ses messages

Liens externes : 
    Du bon usage de l'email

samedi 16 avril 2011

Gérer ses peurs

A chacun sa peur (dessin Renaud Cherel)
Dans le message précédent (voir Peurs) nous avons vu quelques exemples de peurs qui peuvent nous assaillir. Beaucoup d’entre nous ont leurs peurs préférées, si l’on peut dire. Le premier pas pour gérer mes peurs, c’est d’identifier le type de peurs qui reviennent le plus souvent en me donnant le droit de l’éprouver et en lui mettant un nom. Une bonne manière de le faire, c’est de pointer la petite phrase qui me tourne dans la tête au moment où cette peur surgit.

Par exemple pour Katy, c’est la crainte de ne pas faire assez bien qui se traduit par une autocritique en permanence. Souvent elle se dit intérieurement : « j’aurais dû mieux faire… ». Pour Jérémie, l’inquiétude provient de la peur d’être rejeté par l’autre : « Si je lui dis cela, comment va-t-il le prendre ? Est-ce qu’il va m’en vouloir ? »

Pour d’autres, la peur ne se montre pas directement mais se cache derrière un paravent. Par exemple Myriam se voit très souvent face à des défis à relever : « Il faut absolument que je réussisse. Je dois gagner ce challenge. » Derrière ces affirmations, n’y a-t-il pas la peur de l’échec ? Naturellement, c’est à elle de répondre, car de l’extérieur nous ne connaissons pas ses réelles motivations.

Une fois ma peur identifiée, je peux prendre du recul par rapport à elle : pourquoi est-ce que je ressens cette peur aujourd’hui ? Y a-t-il un réel risque et lequel ? Car la peur ne rime pas forcément avec le danger mais souvent avec l’inconnu. Le fait de se familiariser avec ce que l’on va devoir affronter diminue beaucoup l’appréhension. Par exemple, préparer un entretien d’embauche avec un ami qui va jouer le rôle de l’employeur potentiel. Ou bien utiliser la visualisation positive : je m’imagine dans la situation que je redoute, mais avec une maîtrise parfaite de mes émotions. Dans le cas d’un entretien d’embauche, je me vois répondant avec aisance et assurance aux questions posées, visualisant l’entretien sous un angle avantageux. Je m’imprègne de ces images en rejetant toute perception négative.

Le fait de surmonter sa peur augmente la confiance en soi. Katy explique : « La peur est devenue pour moi une force, quand j’arrive à la surmonter. Maintenant, je sais mettre un nom sur mes peurs. Pouvoir regarder ses peurs en face, c’est comme si tu avais escaladé une énorme montagne. Et là, tu vois plus loin que la montagne, tu vois derrière. »

Le cycle de la peur
N’oublions pas que l’esprit réagit sur le corps et vice-versa : la peur, par la décharge d’adrénaline qu’elle provoque, a des effets sur mon corps.

Inversement, en agissant sur mon corps, par exemple en respirant plus profondément, en faisant des exercices de détente, j’ai de l’influence sur ma peur.

Il est certain qu’une vie équilibrée, avec de l’exercice physique, aide à mieux maîtriser ses émotions et en particulier ses peurs.

Enfin, je peux apprendre à exprimer ce que je ressens de la bonne façon, à la bonne personne et au bon moment : je peux en parler à quelqu’un en qui j’ai confiance, en choisissant le moment favorable.

Pour aller plus loin...
J'ai réuni dans le tableau ci-dessous (non exhaustif) quelques expressions exprimant différentes formes de peur :

Adjectif
Nom
Affolé
Affolement
Alarmé
Alarme
Angoissé
Angoisse
Anxieux
Anxiété
Apeuré
Peur
Appréhensif
Appréhension
Atterré

Bilieux
Bile (se faire de la)
Craintif
Crainte
Dérouté
Déroute
Déstabilisé
Déstabilisation
Effaré
Effarement
Effarouché
Effarouchement
Effrayé
Effroi, Frayeur
Embarrassé
Embarras
Épeuré
Peur
Épouvanté
Épouvante
Fébrile
Fébrilité
Fragilisé
Fragilité
Frileux
Frilosité
Froussard (fam.)
Frousse (fam.)
Glacé (de peur)

Hésitant
Hésitation
Horrifié
Horreur
Impressionné
Impression (négative)
Impuissant
Impuissance
Incertain
Incertitude
Incommodé

Inconfortable
Inconfort
Indécis
Indécision
Inquiet
Inquiétude
Inquiété
Inquiétude
Irrésolu
Irrésolution
Insécurisé
Insécurité
Instable
Instabilité
Lâche
Lâcheté
Mal à l’aise
Manque d’aisance
Mal assuré
Manque d’assurance
Méfiant
Méfiance
Nerveux
Nervosité
Oppressé
Oppression
Paniqué
Panique
Paralysé
Paralysie
Partagé

Perdu

Perplexe
Perplexité
Perturbé
Perturbation
Pessimiste
Pessimisme
Pétochard (fam.)
Pétoche (fam.)
Peureux
Peur
Plein d’appréhension
Appréhension
Plein de doute
Doute
Pleutre
Pleutre
Poltron
Poltron
Préoccupé
Préoccupation
Réticent
Réticence
Sceptique
Scepticisme
Soucieux
Souci
Soupçonneux
Soupçon
Sur le qui-vive

Sur ses gardes

Suspicieux
Suspicion
Terrifié
Terreur
Terrorisé
Terreur
Timoré

Tourmenté
Tourment
Tracassé
Tracas
Transi (de peur)

Tremblant
Tremblement
Troublé
Trouble
Trouillard (fam.)
Trouille (fam.)
Turlupiné


Renaud CHEREL

Voir aussi dans ce blog :
    Peurs
    Comment briser la glace
    Audace

Liens externes :
    Gérer sa peur avant un examen ou un entretien