Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

jeudi 23 septembre 2010

Aider l'enfant à quitter père et mère

Difficile de quitter maman !
Dans le dernier message (voir Quitter père et mère), nous avons abordé la question de l'autonomie. Comment les parents peuvent-ils aider leur enfant – au singulier car, même si l’on a plusieurs enfants, c’est à chaque fois une aventure particulière et personnelle – à acquérir leur autonomie ? Selon le psychanalyste Claude Hamos, deux choses rendent possible, à l’âge requis, l’envol hors du nid familial : la capacité à supporter les séparations et celle d’affronter, seul, la vie adulte.

Supporter les séparations

Le départ vers la vie adulte se fait par une série de séparations. Quitter père et mère représente une triple rupture : physique, affective, mais aussi d’autorité.

Une rupture physique : dès la naissance et progressivement, l’enfant puis le jeune adulte prend de plus de distance par rapport à ses parents pour se construire en tant qu’être autonome. Aux parents d’accompagner cet éloignement progressif en lui faisant confiance.

Une rupture affective : peut-être la rupture la plus difficile à réaliser. Selon les contextes familiaux, la dépendance affective à la famille sera plus ou moins importante, et la rupture vécue plus ou moins difficilement. Parfois les parents ont un besoin inconscient très grand de garder leur enfant.

Une rupture d'autorité : la loi reconnait l’autorité parentale jusqu’au 18ème anniversaire de l'enfant. Mais cette autorité légale s’appuie sur une autorité morale, qui ne se décrète ni ne s'impose par la violence, et qui évolue pour devenir à terme une relation d’adulte à adulte.

Dans cet accompagnement aux séparations, le rôle du père est essentiel. Car ne pas avancer est toujours peu ou prou synonyme de "rester encore dans les jupes de maman". Le père peut être pour l’enfant, s’il joue son rôle, celui qui lui barre l’accès au retour vers la chaleur du ventre maternel pour pouvoir naître à sa vie d’adulte.

Affronter l’extérieur

Pour partir dans de bonnes conditions, le jeune doit se sentir capable d’affronter l’extérieur. Or, cette confiance en soi peut manquer. Hélène a vécu coupée du dehors dans une famille trop protectrice, elle ne se représente le monde que comme une jungle inconnue et hostile. Pour Guy, son éducation ne lui a pas donné l’occasion de s’affronter aux difficultés : du coup il ne se sent pas capable de les résoudre et manque d’assurance.

L’éducation du jeune lui permettra de se sentir armé pour la vie si sa famille reste ouverte à la société dans laquelle elle est insérée et s’il existe un minimum de cohérence entre les règles, les principes édictés par ses parents, et leurs comportements : l’enfant y est très sensible. Par ailleurs, il est important que l’enfant puis le jeune se sente encouragé, voire poussé à prendre peu à peu son autonomie. Ce qui implique pour les parents d’évaluer à chaque étape ce dont leur enfant est capable, et de l’inviter à le faire : faire les choses seul, s’organiser par lui-même, régler ses problèmes de relation avec les autres.

Tout ceci étant dit, les parents se rendent bien compte qu’ils ne sont pas parfaits ! Accepter d’être ce que l’on est et de faire des erreurs, c’est aussi, me semble-t-il, un des acquis de l’autonomie !

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog :
    Quitter père et mère
    Education des enfants
    Voyages et jeunesse

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