Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

jeudi 8 avril 2010

La course au bonheur (suite)


Dans le message précédent (voir Course au bonheur), j’ai parlé d’un certain nombre d’obstacles au bonheur. Supposons maintenant que vous ayez supprimé ou surmonté ces obstacles : vous gagnez suffisamment d’argent, vous êtes en bonne santé, vous n’êtes pas spécialement envieux ni jaloux des autres… est-ce que pour autant vous vous trouverez parfaitement heureux ?

Il y a de grandes chances pour que la réponse soit non. En fait, la question est mal posée ; elle suppose que le bonheur est le point final, l’aboutissement d’un processus : le bonheur serait assuré définitivement une fois ce point atteint. En réalité, ce point n’existe pas : ceux qui se sont nourri de cette croyance n’ont reçu que déception.

Alors le bonheur, c’est quoi ? Il y a mille façons de répondre, mais je dirais que le bonheur est un cheminement. Plutôt que de me demander si j’ai atteint le bonheur, je peux me poser la question : « Comment puis-je être plus heureux ? » car, où que je sois sur mon chemin, je peux continuer à avancer ; je peux aller plus loin sur ce chemin qui va vers l’infini.

Le bonheur, on ne le trouve pas, on le fait. Le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque, mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons. (Arnaud DESJARDINS) J’aime à penser, comme lui, que nous sommes pour quelque chose dans notre bonheur. Cette croyance qui est la mienne est confirmée par mon expérience et celle d’un grand nombre de personnes qui ont réfléchi et travaillé à être plus heureuses.

Dans notre cheminement personnel, nous pouvons être amenés à considérer d’un autre œil les choses qui nous entourent et les événements qui nous arrivent. Bien sûr, beaucoup d’événements de notre vie adviennent en dehors de notre contrôle, ils nous sont imposés de l’extérieur. Mais nous avons aussi prises sur un certain nombre de choses : qu’en faisons-nous ?

Ce chemin de la vie est parfois en ligne droite et parfois sinueux, il peut être plat ou bien difficile à monter, et de temps en temps il y a un arbre tombé en travers du chemin. Mais le voyageur avisé regarde au loin vers où il va et en même temps reste attentif à l’endroit où il met le pied. En d’autres termes, le bonheur est fait à la fois du sens que nous donnons à ce que nous faisons et du plaisir que nous en retirons au quotidien.

Pascal travaille dur, et il gagne beaucoup d’argent, Isabelle sort beaucoup et adore s’acheter de nouveaux vêtements, Louise se dépense sans compter pour les multiples associations dont elle fait partie : mais dans quel but font-ils cela, au fond ? Quel sens cela a-t-il pour eux ? Est-ce que leur activité est en accord avec leurs valeurs les plus profondes ? Répondre à ce genre de questions, ce n’est pas tomber dans l’idéalisme béat, bien au contraire ; car sans but ultime, sans vocation, nous ne pouvons réaliser pleinement notre potentiel de bonheur !

Renaud CHEREL



Voir aussi dans ce blog :
    La course au bonheur

Liens externes : 
   Psychologies.com / Nous avons pris un cours de bonheur

Bibliographie :

Tal Ben SHAHAR : L'apprentissage du bonheur - Principes, préceptes et rituels pour être heureux, éd Belfond, coll. L'esprit d'ouverture, 2008. Titre original : Happier: Learn the Secrets to Daily Joy and Lasting Fulfillment.

Un livre qui fait du bien à lire ! Il développe l'idée des trois pieds sur lesquels s’appuyer pour être bien dans ce qu’on fait : la compétence, le plaisir et le sens. Beaucoup d’exercices à faire qui nous aident à mieux discerner notre chemin personnel.




Yu Dan : Le bonheur selon Confucius – Petit manuel de sagesse universelle, éd. Belfond, Paris 2009 (éd originale en chinois, 2006), 182 pages.


Yu Dan est diplômée de littérature chinoise, professeur à l’université de Pékin. Ce petit livre résume une série de cours télévisés qu’elle avait donnés à Pékin sur les Entretiens de Confucius. Elle y reprend certain nombre d’enseignements de Confucius, vieux de 2500 ans, en les restituant, par un commentaire approprié, dans un cadre contemporain. Très direct et accessible, cet ouvrage nous permet d’approcher des éléments de sagesse universelle qui nous parlent encore aujourd'hui.

jeudi 1 avril 2010

La course au bonheur

Le bonheur est un sujet à la mode. Depuis quelques années, les économistes se sont emparés de cette notion : en juin 2007 l’OCDE organisait un forum mondial attaché à la mesure du bonheur, et en 2009 Nicolas Sarkozy déclarait faire prendre en compte le « bien-être humain » et porter cette notion nouvelle au Nations-Unies. Le constat est simple : une grande partie du monde s'enrichit ; pourtant, la proportion de personnes dans les pays développés qui se déclarent "très heureuses" dépasse rarement les 30 % : un taux relativement faible, qui remet en cause la sacro-sainte croissance économique comme unique source de progrès.

Mais le bonheur est-il mesurable ? Est-il même définissable, car quoi de plus fugitif au fond que le sentiment d’être heureux ? Le mot vient de bon et heur (terme dérivé du latin augurium, pré-sage, chance) : état de complète satisfaction de tous les penchants humains.

Si ce bonheur semble souvent nous échapper, c’est qu’il rencontre beaucoup d’obstacles :
- Le manque d’argent ou de moyens matériels. Cependant, le manque d’argent est-il vraiment un obstacle au bonheur ? Ne vous est-il pas arrivé une fois ou l’autre de rencontrer des gens heureux qui ne possédaient rien, et des gens très malheureux qui disposaient de gros moyens financiers ? La question reste donc ouverte.

- Les ennuis de santé sont probablement un des obstacles majeurs à l’accession au bonheur. Et pourtant, là encore, on peut rencontrer des personnes malades ou fortement handicapées qui disent être heureuses. Plus étonnant : cet homme, handicapé après un grave accident de la route, qui reconnaissait que, sans cet accident, il n’aurait jamais su ce qu’était le bonheur

Alors, les obstacles au bonheur seraient-ils davantage intérieurs qu’extérieurs ? Je peux en tout cas en énumérer quelques-uns :
- L’envie, par la comparaison avec les autres : l’autre a quelque chose, que je n’ai pas. Cela peut concerner n’importe quel domaine : des possessions matérielles, des relations, des talents, du pouvoir. Je pense alors que je ne me sentirai pas heureux tant que je ne possèderai pas ce qu’il a.

- Le regret, par la comparaison du présent avec le passé : avant c’était mieux, j’avais moins de soucis qu’aujourd'hui, les choses étaient plus faciles, les gens étaient plus aimables… on peut trouver une infinité de raisons de justifier cette position.

- La peur de l’avenir : aujourd'hui cela pourrait être bien, mais ça ne durera pas, cela ne peut pas durer car il y a tel ou tel risque pour moi-même, pour ma famille, pour mes proches, pour mon groupe, pour mon pays… Et la crainte de ce risque futur assombrit le présent que je vis aujour-d'hui.

- La peur du regard des autres : je ne peux pas exprimer ce que je pense, ce que je suis vraiment ; ou bien je ne peux pas dire non, je ne peux pas refuser ce qu’on me demande. Dans tous ces cas, je me sens malheureux mais je préfère cela au risque d’être jugé et en dernier ressort, exclus, rejeté par le groupe auquel j’appartiens.

Renaud CHEREL


Voir aussi dans ce blog : 
    Suite de la course au bonheur
    Plantes et bien être
    La joie
    Comment réussir sa vie

Bibliographie : 

Dans ce livre assez dense, le psychiatre Christophe André aborde tous les aspects de l’estime de soi. Après avoir, dans une première partie, défini l’estime de soi, il propose des attitudes et des solutions concrètes pour prendre soin de soi et pour mieux vivre avec les autres. Il aborde ensuite la dynamique de l’action et termine sur le sens que l’on peut donner à sa vie.






Lien externe : 
    Psychologies.com : Une nouvelle psychologie positive