Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 8 juin 2009

La crise et nos habitudes

La crise financière et économique que nous traversons apporte son lot de difficultés, avec la diminution des activités économiques, entraînant licenciements et chômage. Mais, comme toutes celles qui l’ont précédée, elle induit des changements dans nos comportements et dans nos habitudes. Parmi ceux-ci, quelques-uns ont attiré mon attention :

- D’abord, l’incertitude ambiante pousse à une certaine retenue. Alors que les pouvoirs publics auraient tendance à inciter les citoyens à consommer pour relancer la croissance, il semble que même ceux qui en auraient les moyens freinent leurs dépenses. Chacun est amené à reconsidérer la façon dont il dépense et à réexaminer ses priorités : « Est-ce important ? Secondaire ? »
Depuis le début de la crise, Robert s’est transformé en consommateur rebelle. « Je ne veux plus me laisser avoir par des achats compulsifs », a-t-il décrété. Lui qui est amateur de vêtements de marque ne s’est pas précipité pour acheter des fringues. Au contraire, il a fait du tri pour donner ce dont il ne se servait plus. La bibliothèque n’a pas échappé à ce vaste ménage. Les livres, lus mais qui ne seront jamais relus, ont été vendus à un bouquiniste. Et avec ce petit pécule, Robert s’est offert des livres neufs.

- Un retour à certaines valeurs. Par exemple, dans le domaine alimentaire, les consommateurs sont de plus en plus attentifs au prix des produits. Mais, paradoxalement, selon les instituts spécialisés, ces comportements s’accompagnent d’une désaffection pour les marques «premiers prix». Les Français semblent plébisciter les produits bruts, les recettes simples et économiques, les aliments à faire soi même (yaourts, pain…).
Pour l’alimentation, Margot réfléchit à deux fois. « Pour les fruits et légumes, je me tourne vers les fruits de saison et les promotions. » Ce qui ne l’empêche pas parfois de craquer, et de sortir avec une amie pour un brunch au foie gras dans un bon bistrot. « Je fais attention au superflu, afin de pouvoir maintenir une vie agréable », résume-t-elle.

- La mise en place de stratégies alternatives. Par exemple, la gestion des vacances. Le nombre de français qui partent diminue. Parmi ceux qui bougent, certains privilégieront la France plutôt que l’Etranger ; d’autres ont l’intention de découvrir des régions françaises qu’ils connaissent peu, ou de redécouvrir leur propre région. « J’estime que la crise va m’inciter à me recentrer sur ma famille et mes amis : cet été, je me recentre », déclare Tarik.

- Enfin, la crise constitue pour certains un déclic pour s’interroger sur leurs choix professionnels : « Est-ce que je suis dans la bonne voie ? Qu’est-ce que j’aimerais privilégier dans mon boulot ? »

Au total, la crise n’a pas que des mauvais côtés : les gens font l’apprentissage d’une consommation plus raisonnée et s’aperçoivent que cela ne les rend pas moins heureux. Ils sont plus perméables aux discours sur le développement durable. Ils veulent aussi agir face à la crise et la situation de la planète, en s’échangeant des bons plans et en s’occupant peut-être davantage de leur entourage.

Et vous, comment vous situez-vous face à la crise ?


Renaud CHEREL  




Voir aussi dans ce blog :
    Habitudes
    Changer d'habitude
    Bonnes ou mauvaises habitudes?
    Frugalité
    Croissance, décroissance et société

Aucun commentaire: