Réflexions d'un coach spécialisé dans les transitions, à partir des événements et rencontres de la vie quotidienne...

lundi 25 mai 2009

Chacun son rythme

Notre relation au temps est quelque chose de très subtil, de très nuancé. Au point que nous oublions parfois que les autres ne fonctionnent pas obligatoirement comme nous-mêmes. Voici par exemple quelques domaines où nous nous révélons différents les uns des autres :

- La façon de se situer dans le temps : certaines personnes ont une grande facilité à se projeter dans l’avenir, d’autres regardent plutôt le passé et d’autres enfin vivent intensément le moment présent sans trop regarder derrière eux : « le passé, c’est le passé ! », ni devant eux « on verra bien... ».

- La rapidité, la vitesse à laquelle chacun fonctionne : Yves et Valérie se projettent tous deux dans l’avenir, mais de manière très différente. Pour Yves, ses projets se traduisent immédiatement dans le concret, par une action démarrée dès aujourd'hui. Yves a besoin d’une certaine pression pour agir bien, et il aime voir les résultats concrets de ce qu’il a entrepris, rapidement. Ses collègues et ses amis disent que c’est un fonceur. En ce qui concerne Valérie, elle préfère prendre son temps, imaginer différents scénarios, rêver à cet avenir qui est en train de se faire, se garder des options et la possibilité de changer d’avis avant de prendre sa décision définitive. Elle est qualifiée de prudente par certains de ses collègues ; d’autres s’agacent de sa lenteur.

- La focalisation sur le proche ou le lointain. Aline et Raymond ont tous deux tendance à se tourner davantage vers le passé que vers l’avenir, mais sont concernés par des échelles de temps très différentes. Aline tend à se concentrer sur les événements récents, qui lui permettent d’interpréter ce qui se passe aujourd'hui. Raymond, de son côté, est fasciné par l’Histoire, par l’enchaînement lointain des causes : il aime bien prendre du recul par rapport à l’immédiat, et replacer les événements dans un contexte plus vaste, qui peut éventuellement s’étendre sur des siècles.

- Les rythmes biologiques : en moyenne, nous dormons environ 8 heures par nuit ; mais pour certains, les "petits dormeurs", 5 heures de sommeil suffisent. D’autres au contraire ont besoin de 9 à 10 heures de sommeil, voire davantage : ce sont les "gros dormeurs". Ces besoins en sommeil, différents d'un sujet à l'autre, sont pour une grande part génétiquement déterminés et hérités de nos parents, mais ne sont pas totalement indépendants de notre environnement. Ils varient aussi en diminuant avec l’âge. A besoin de sommeil égal, certains sont "du matin", d'autres "du soir".

Le fait de fonctionner sur un mode ou sur l’autre n’est ni meilleur, ni pire ; par contre, que ce soit dans le milieu professionnel, avec des amis ou en famille, le fait de reconnaitre la variété des rythmes biologiques peut contribuer à améliorer la qualité de nos relations avec les autres.

Notons toutefois que de plus en plus d’études scientifiques pointent les corrélations entre mode de vie et maladies graves telles que les cancers : avec le stress et le rythme accéléré de la vie moderne, les désordres des rythmes biologiques accompagnent un bon nombre de tumeurs cancéreuses, et peuvent en être des causes favorisantes.


Renaud CHEREL  




Voir aussi dans ce blog, sur la même thématique :
    La notion du temps
    Se situer dans le temps
    Patience, impatience
    Activisme et hyperactivité

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